La vague psychédélique partie de la côté californienne noyée sous un soleil de plomb et des pilules de toutes les couleurs aura parcourue les grands espaces américains en moins de temps qu'il ne faut pour dire "ecstasy". La voila déjà arrivée à Boston, où un certain Alan Lorber flaire le bon filon, et se met en tête de produire plein de groupe psychédélique et de créer le "Boston Sounds". Parmi ceux-ci, le groupe qui obtiendra le plus d'audience est sans doute Ultimate Spinach, groupe emmené par le génie créatif Ian Bruce-Douglas.


C'est ainsi qu'en ce début 1968, l'an II de l'acid rock, l'épinard ultime débarque avec des références plein sa musette et un gout certain pour l'expérimentation. Prenez le clavier des Doors, l'énergie positive de Jefferson Airplanes et les distorsions sonores de 13th Floor Elevator, et vous aurez une idée du son que peut produire un groupe dans la plus pur veine psychédélique en 1968.


Bruce-Douglas au clavier est comme habité par les dieux de la musique. Peut être l'effet des drogues, peut être qu'il est juste génial. Son solo sur "Dove in Hawk's Clothing" est exceptionnel du genre de ceux qui tiennent tête à "Light My Fire".


Un album virtuose, et aussi très varié. Tout y passe, de la folk psyché rythmée au vibraphone de "Funny Freak Parade", rappelant étrangement le 13th Floor Elevator, jusqu'au rock plus agressif mais planant de "Ego Trip". Citons également des titres instrumentaux enflammé comme "Baroque no.1", ou paisible comme "Sacrifice of the Moon" et on aura presque fait le tour.


Avec ce premier album, et c'est bien normal, l'épinard ultime cherche encore son style, et Alan Lorber cherche encore à définir ce que sera ce "Boston Sound". Il n'y arrivera jamais réellement, ce son ayant eu du mal à se différencier. Et puis ses groupes ne connaitront que rarement le succès en dehors de la capital des irlandais d'Amérique, et Lorber étant vu (à juste titre) comme un arriviste ni connaissant rien à la musique. Sa relation avec Ian Douglas-Bruce sera exécrable pour cette raison, c'est pourquoi il quitta le groupe pas plus tard que l'année suivante, après un deuxième album plutôt bon, et un troisième plus poussif mais pas dégueu. On entendra plus jamais parlé de Ian Bruce-Douglas, et c'est bien dommage, parce que ce mec avait un talent dingue. La preuve? Cet album.

BenByde
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le 30 nov. 2018

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