[...] Ahhhh, enfin cette sensation d'oreilles moelleuses, on va enfin pouvoir apprécier le délire. Cool de voir qu'au Japon, il n'y a pas que Gallhammer au niveau de formations de nanas qui ne déconnent pas. D'ailleurs, ce que j'entends là, c'est un peu la même que le trio sus-nommé, hormis que le principal modèle pris n'est pas Hellhammer mais plutôt des Black Sabbath du début. En mode beaucoup plus corrosif et occulte . C'est cracra, c'est écrasant et ça fuzze bien comme il faut (« Hidden Garden »). Niveau de la voix, ça sait grunter comme brailler en chant clair complètement à l'arrache sans se préoccuper si c'est juste ou non (on pensera un peu à la chanteuse toute aussi bridée de Comanechi à ce niveau), ajoutant une petite touche punk (« His Name Is... ») à l'ensemble. Ne rendant la tambouille que plus délicieusement primitive. Non, vraiment, en fait, je ne sais pas ce qu'elles se sont prises dans le pif ces deux nanas mais ça avait l'air d'être de la bonne.


Ça devait être même local. Parce qu'au Japon, ils sont très forts pour proposer quelque chose de finalement étonnant par rapport à l'aspect. Comme ces pâtisseries qui te paraissent lourdes et riches alors qu'elles sont en fait hyper légères. Là, c'est un peu pareil : de ce monolithe musical qui paraît brut de pomme se planque en réalité beaucoup plus de nuances qu'il n'y paraît. Comme cette capacité de savoir inclure des petits détails mélodiques de-ci, de-là entre deux instants d'hystérie totale. Une hystérie qui n'est pas forcément lié qu'au fait de grunter à tout va d'ailleurs tant le registre clair peut se révéler également plutôt hargneux par moments, telle une nana nouvellement lourdée par son mec qui lui crache nerveusement à la tronche tout son ressentiment. Autant dire que ça ne donne pas forcément de venir trop les emmerder les nanas. D'autant plus qu'elles savent également thrasher, version outre-tombe (« Symptom Of The BlackLab »), voire plonger dans le death pachydermique (les parties électriques de « Warm Death ») et qu'elles semblent avoir comme quelques accoutumances avec leurs compatriotes aussi dingues qu'énigmatiques de Gonin-Ish (les lignes vocales de « Spoon »). Non, vraiment, c'est franchement bien foutu et plus foisonnant qu'il n'y paraît. Bon, à part leur délire final, « Big Muff » (bonus spécialement ajouté dans cette version 2.0 qui est en fait l'édition hors-Japon). Là, tu sens qu'elles sont en pleine descente qui ne fait pas trop du bien. Parce que le minimalisme hyper-saturé bruitiste, c'est une chose mais le faire durer pendant plus de 9 minutes, ça devient vite très très chiant. Même avec les vapeurs d'absinthe qui te ramollissent le cervelet. Mais on n'en tiendra pas trop rigueur, ce n'était pas censé être là à la base après tout...


Après avoir survécu à ce faux rappel, il paraît que j'ai eu affaire que le duo répond au patronyme de BlackLab. En plus, les nanas, elles sont cools, juste en musique, elles te prouvent que même au Japon, tout n'est pas lisse, acidulé et pailleté. Et qu'il y a bien des nanas qu'on n'a pas envie de venir harceler tant elles ne déconnent pas et que tu sais « qu'un non veut dire non, point barre ». Bref, on trouve vraiment des trucs chouettes dans les ruelles d'Osaka. Comme ce Under The Strawberry Moon par exemple.


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Margoth
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le 15 févr. 2019

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