Sun Ra ! Avec lui tout est souvent mystérieux, sa biographie est pleine de trous savamment organisés, sa famille, sa jeunesse et même son nom et son âge sont des énigmes qu'il a fallu traquer...
Ici le mystère c'est la date et le lieu du concert d'où proviennent les bandes... Peut-être août 71 à New-York d'après les détectives les plus affutés, mais qu'importe, ce qui compte avant tout c'est la musique !
Ici tout est bleu, le titre, la pochette et la musique. Oui on a droit à du blues, du bien gras, avec Sun Ra à l'orgue, enfin à l'intergalactic space organ, ce qui est un peu différent. Balayons tout de suite la première critique qui saute aux oreilles, le son n'est pas très bon, on est à des lieux des disques ECM, le son est brut, mal léché, avec un écho caverneux. La première plage éponyme est même interrompue au milieu du morceau... Hop! on tourne la bande et ça repart.
Arrêtons-nous sur la bonne de nouvelle, c'est que justement elle est bonne la musique. Du gros orgue, en solo et en accompagnement, une très belle intervention du trompettiste Kwame Hadi hélas tronquée (le temps que l'on retourne la bande...) et une autre de John Gilmore, toujours énorme, qui se gorge de blues et de soul!
Face deux, June Tyson chante, en bleu, et c'est beau. Gros passage de Sun à l'orgue avant d'arriver au troisième morceau où Gilmore met le feu sur un blues up tempo !
Un album bien sympa que les amateurs de blues pourront également apprécier malgré la pauvreté technique de l'enregistrement.