Après le double album "La musique / La matière", sorti en 2009, long en bouche et dont on profite encore des nombreux sommets ("Immortels", "Nanortalik", "le bruit blanc de l’été"…), Dominique A est de retour avec, une fois encore, une direction musicale nouvelle et des horizons à découvrir, pour un artiste plus que jamais tourné vers la lumière.
Si le précédent avait été conçu presque à l’économie, avec un envie de revenir à des choses plus simples et plus directes, avec des musiques construites autour de boites à rythmes et de guitares, dévoilant pourtant des mélodies à tomber par terre, "Vers les lueurs" se présente, comme souvent chez Dominique A, comme un disque de rupture. Un disque dans lequel il se se fait accompagner par un quatuor à vent (flûte, hautbois, basson, clarinette, cor anglais).
Fil rouge de l’album, les sonorités boisées et cuivrées donnent aux chansons un relief particulier qui rappelle, par moment, la formule utilisée sur "Tout sera comme avant", mais avec un son nettement plus rock à l'image des titres "Contre un arbre", "Rendez-nous la lumière"," Vers le bleu" ou l’étonnant "Close West" aux accents Noir Nésir très marqués. Pour le reste on est en terrain connu avec des morceaux calmes et souvent très beaux, comme ce très long (9'38) "Le convoi", qui nous ferait presque oublier le côté étrangement facile de certaines chansons (françaises) dont le single "Rendez-nous la lumière". Un style d’écriture auquel ne nous avait jamais vraiment habitué le nantais par le passé.
Mettons vite de côté cette "faiblesse" pour ne retenir que le beau, heureusement toujours largement majoritaire chez un Dominique A dont la qualité d’écriture ne semble pas faiblir au fil des années.
On évaluera sans doute plus précisément dans quelques années quelle est la place réelle de cet album dans la discographie de Dominique A, mais une chose est sûre, après le bel inventaire paru en ce début d’année avec la réédition de ses 8 albums, agrémentés de faces B et de titres rares et inédits, "Vers les lueurs" ne fait aucunement injure au reste de sa discographie et devrait s’inscrire sans mal dans l’œuvre du nantais avec cette pochette étrange signée de l’italienne Gabriella Giandelli, une auteure de bande dessinée au style très poétique qu'il faut découvrir d’urgence. A retrouver sur Hop Blog

BenoitRichard
8
Écrit par

Créée

le 27 oct. 2016

Critique lue 191 fois

Ben Ric

Écrit par

Critique lue 191 fois

D'autres avis sur Vers les lueurs

Vers les lueurs
EricDebarnot
8

Incontournable mais intime...

On avait été séduits par le retour aux affaires de notre cher Dominique A avec son doublé "la Musique / la Matière", on est estomaqués par la puissance de son "Vers les Lueurs", sans doute le sommet...

le 27 mai 2014

7 j'aime

Vers les lueurs
Lucia
9

Critique de Vers les lueurs par Lucia

Pour qui a eu la chance de découvrir son nouvel album par le bais du concert de France Inter, nul besoin de justifier cette note; Pour les autres, ce concentré de poésie mêlant l'épure à la force et...

le 18 avr. 2012

3 j'aime

Vers les lueurs
petitchatdubois
10

Critique de Vers les lueurs par petitchatdubois

Album magnifique. Il n'y a pas grand chose d'autre à dire. Des mélodies toujours entêtantes, des textes bien sentis et qui nous font échos. Ce disque est peut-être un peu plus accessible que les...

le 14 avr. 2013

2 j'aime

Du même critique

Le Mans 66
BenoitRichard
5

Critique de Le Mans 66 par Ben Ric

Déçu par Le Mans 66, film dans lequel je n'ai vu qu-une banale histoire de rivalité, pleine de testostérone, de vroum vroum et de "c’est qui meilleur" ? Certes les voitures sont belles, la...

le 16 nov. 2019

25 j'aime

1

Antoinette dans les Cévennes
BenoitRichard
5

décevant

Difficile pour moi de comprendre la quasi unanimité critique autour du film de la réalisatrice Carole Vignal dans lequel on suit une femme partie randonner dans les Cévennes sur les traces de son...

le 20 sept. 2020

24 j'aime

2

Petite Fille
BenoitRichard
8

émouvant et nécessaire

“Quand je serai grande, je serai une fille”, répète Sasha depuis qu’elle a 3 ans. Sasha est une petite fille comme les autres sauf qu’elle est née garçon. Malgré la présence d’une famille...

le 1 déc. 2020

21 j'aime