Cette critique est à la base une vidéo à retrouver ici : https://youtu.be/l_zs2htYd30


Dans la série des "vieux groupes" qui reviennent en force nous accueillons aujourd'hui le dernier né de Simple Minds: Walk Between Worlds.


C'est produit par le groupe lui-même, aidé par Andy Wright (connu pour son travail avec Simply Red, Eurythmics ou encore Jeff Beck) et Gavin Goldberg qui a également beaucoup travaillé avec Simply Red. Cette même formation avait d'ailleurs travaillé sur l'album précédent du groupe: Big Music.


Simple Minds, re-situons très vite, est un groupe écossais qui a été l'une des figures de proue de la New Wave post-punk dans les années 80's, aux côtés entre autres de New Order (groupe émergent des cendres de Joy Division, pionnier du genre), Depeche Mode, The Cure etc, etc. Et si vous avez entendu parler d'eux un jour c'était probablement grâce à leur album phare : New Gold Dream (81,82,83, 84) qui est une bombe. Voilà, c'est dit. Chaque morceau de ce disque est un énorme tube de l'époque et même à écouter aujourd'hui ce dernier ne prend pas une ride (sauf la pochette...). Pour vous faire une idée, suite à cet album, le groupe est devenu aussi gros que U2, remplissant les stades à travers le monde entier. Buzz qui a pris d'autant plus d'ampleur avec la B.O du film Breakfast Club avec le titre "Don't You... (Forget About Me)".


Sauf qu'à partir du début des années 90's c'est le déclin. Les albums suivants ne rencontrent pas le succès escompté et le groupe est maintenant un duo composé de Jim Kerr et Charlie Burchill. Aujourd'hui, Simple Minds c'est plus de 40 ans de carrière. 40 ans ! Et à l'image de certains groupes dont le nom est composé d'une voyelle et d'un chiffre pair (...) il décide que la retraite ce n'est pas pour maintenant et sort Big Music en 2014 qui rencontre un bon succès publique et critique. Mais ce qui nous intéresse ici c'est le bébé de 2018 (d'ailleurs bonne année) : Walk Between Worlds.


Alors inutile d'y aller par quatre chemins, c'est un bon album. Ce ne sera pas l'album de l'année certes, mais c'est un bon album. Savoir explorer d'autres sonorités et se remettre en question après 40 ans de carrière c'est beau. Simple Minds a réussi là où U2 continue de se planter totalement. Et ce n'est pas Songs Of Experience qui nous fera changer d'avis bien au contraire...


Bref, Simple Minds est revenu avec quelque chose de bien différent. J'en suis même venu à me demander si on parlait des mêmes Simple Minds... Cela paraissait impossible que des sexagénaires pondent un disque aussi moderne et différent de ses premiers succès. Et pourtant...


L'intro sur "Magic" annonce la couleur, Walk Between Worlds est clairement un album qui mise sur des mélodies directes à l'image des grands succès du groupe. Et à ça, il y a deux conséquences. La première c'est qu'à première vue l'album n'est pas recherché car il répète les motifs entêtants de chacun de ses morceaux qui font près de 5 minutes en moyenne. Autant vous dire que si les mélodies ne vous plaisent pas à la première écoute, inutile d'insister. Ou pire encore, qu'elles risquent de vous taper sur le système avec les écoutes répétées. En revanche, la seconde conséquence est que ça permet aux artifices tels que des solos ou des ponts de se démarquer davantage. Et le groupe excelle clairement dans cet exercice notamment pour "Barrowland Star" qui en est le meilleur exemple. Ca finit sur un solo majestueux de Charlie Burchill sur un fond d'arrangements spectaculaires de cordes enregistrés à Abbey Road. Clairement le point culminant de l'album.


Ce qui est intéressant à noter également c'est que le disque pourtant très concis (à savoir seulement 8 titres pour un total de 42 minutes) est pensé comme un Vinyl. Avec une face A très pop et très directe qui comporte des titres comme "Summer" ou encore "Utopia", et une face B plus aérienne et chiadée avec "Barrowland Star", comme je vous l'ai dit plus tôt, mais également le morceau final “Sense Of Discovery". Celui-ci termine l'album en jouant sur un contraste très intéressant entre les couplets sous forme de balade et le refrain très pop qui rappelle la première partie du disque. D'ailleurs, la voix de Jim Kerr fait fortement penser à Bono sur ce titre qui a un côté très U2... mais en bien.


Cela dit, quitte à se répéter, ce ne sera pas l'album de l'année. Le disque ne réinvente rien et répète parfois un peu trop ses motifs les plus directs. De plus, ces allusions répétées à U2 ne sont pas prises au hasard. On y retrouve certains de leurs gimmicks qui peuvent titiller l'oreille. Mais pour certains, l'album sera bon. C'est un nouveau souffle pour un groupe qui a marqué, qui a connu le succès mais aussi la galère et qui a sorti un album sincère en sortant totalement de sa zone de confort. Et rien que pour ça le disque mérite que vous vous y attardiez.


Publié sur Albumrock.net

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le 24 févr. 2018

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