Le destin de certains groupes est très étrange et pour le moins obscur. Formé par Paul Mario Day, ancien chanteur d’Iron Maiden, More sort un premier album prometteur en 1981, distribué par Atlantic Records, un label important qui aurait dû leur permettre de percer. Surtout que cet album possède toutes les qualités nécessaires pour intéresser les amateurs de musiques extrêmes de l’époque. Œuvrant dans un mélange de metal et de hard-blues, More propose des morceaux efficaces, épais, au son chaud et aux refrains suffisamment fédérateurs pour attirer du monde.
Dès le rapide « Warhead », le ton est donné. Soutenu par une section rythmique carrée, ce titre pulse une énergie communicative qui donne envie de secouer la tête en cadence et de chanter avec le groupe. Il en va de même pour l’enjoué « Road Rocket » qui s’inscrit dans la lignée de certains groupes de la New Wave Of British Heavy Metal comme Vardis ou Samson, autant dire que More nous propose de la qualité, surtout que son chanteur possède une belle voix et que les guitaristes assurent. Dans la même lignée, « Way Of The World » s’avère une excellente chanson au riff tourbillonnant et au refrain mélodique. Les influences hard-blues sont évidentes, tandis que le refrain est typiquement metal. Plus heavy sont les cavalcades du titre « I Have No Answers » qui se rapproche d’Iron Maiden, avec une basse omniprésente, ou de Budgie pour ce rythme entraînant.
More ne propose pas que des chansons rapides, il excelle aussi dans les chansons lentes comme le groovy « Fire » au refrain simple mais qui fait mouche. Le groupe sait aussi proposer des compositions plus complexes, comme « Depression » qui étonne pour l’époque, avec ses apports rock, ses chœurs chuchotés et ses solos bourrés de feeling. Dans un esprit assez proche, « We Are the Band » capte l’attention grâce à de belles lignes de chant et à un riff répétitif qui finit par nous prendre à la gorge. L’ombre des premiers Iron Maiden planent également ici et celle du blues sur « Soldier ».
Après des prestations réussies dans plusieurs festivals, quelques mois plus tard, Paul Mario Day quitte le navire pour monter Wildfire, ainsi que Frank Darch et Laurie Mansworth qui vont former Airrace. Un second album suivra.