Enforcer 2.0

On savait qu'Enforcer devait tenter une autre approche pour se renouveler et ne pas lasser son public, le côté plus posé de From Beyond et surtout les morceaux inédits de Live By Fire étaient d'ailleurs déjà des indices de la direction dans laquelle allait évoluer la musique des Suédois, mais honnêtement je ne pensais pas qu'ils oseraient franchir un tel écart de style. Loin de son speed metal des débuts, Enforcer propose un album très hétérogène, un peu à l'image de ce que des groupes comme Judas Priest, Def Leppard ou Scorpions proposait au début des années 80's avec des morceaux oscillants entre le Hard Rock, les ballades et des morceaux très heavy. Le problème c'est que le pari n'est qu'à moitié réussi, si certains morceaux sont excellents, d'autres peines à convaincre totalement. L'exemple le plus parlant étant la power-ballade Regrets qui n'aurait pas passé les quarts de finale de l'Eurovision tant le morceau est pompeux et pourtant je ne suis pas réfractaire au genre, d'autre morceaux sont sympathiques mais sont plus du niveau d'un HammerFall moyennement inspiré que d'un Judas Priest. Au final, Zenith n'est pas forcément la tuerie absolue que j'attendais mais un album plaisant et courageux qui démontre que le talent de ce pilier de la NWOTHM ne se limite pas au heavy speedé dans lequel on avait tendance à vouloir le classer et qu'il excelle même dans des styles dans lequel on ne l'attend pas, un morceau comme Sail On, très Rock, limite 70's est une belle réussite. Malgré son aspect très fourre-tout, Zenith contient en tout cas suffisamment de bons morceaux pour être conseillé aux amateurs de heavy metal mélodique.

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