John Zorn – A Garden Of Forking Paths (décembre 2021)
Voici un nouvel album de John Zorn qui plaira aux amateurs de guitares acoustiques. Il a composé tous les titres et dirige la musique, entouré de trois musiciens exceptionnels : Bill Frisell, Julian Lage et Gyan Riley. Neuf pièces ici, chacune incarnant un petit univers, tout en maintenant une parfaite cohésion d’ensemble.
On nous explique sur le « obi » attenant que Zorn s'inspire des contes énigmatiques du philosophe et écrivain argentin Jorge Luis Borges. Hélas mes connaissances littéraires m’empêchent de pousser plus loin dans ce sens, pour insuffisance, mais on peut faire confiance à maître Zorn qui ne laisse rien au hasard, il semblerait toutefois que le thème des labyrinthes soit une constante pour Borges, et certainement une piste pour Zorn qui ouvre l’album avec « Riverrun (Beckett’s Labyrinth ».
A l’écoute, le jeu du trio est magnifique, on entend le jazz, bien sûr, mais aussi la folk music, la musique classique ou même la country, tout se mélange et tout est à sa place. On parle souvent de complémentarité entre les musiciens dans ce genre de projet, mais à l’avance on sait déjà que tout sera parfait, cette idée de justesse et de perfection dans l’interprétation est une constante chez Zorn, avec la force d’une signature.
Quand il dirige comme il le fait ici, c’est qu’il y aura des improvisations, des bifurcations et des explorations nouvelles, certes, les plus grandes parties sont écrites et parsemées de consignes, mais la créativité n’est jamais en veille ! Souvent un des guitaristes s’échappe vers l’impro, et les deux autres le soutiennent, chacun pourra à tour de rôle se mettre ainsi un peu en avant, à l’intérieur des morceaux des espaces sont réservés à cet effet.
Un magnifique album de musique instrumentale avec de belles pièces qui se succèdent, « Circular Ruins » ou « The Rose of Paracelsus » ou encore « The Encounter » mais il est vraiment difficile d’extraire une pièce tant chacune se révèle superbe à l’examen attentif, car plus on s’y plonge et plus on l’aime…