Pour beaucoup, 2021 a été une année assez moyenne pour le rap français. On a malgré tout eu le droit à de très bons projets, comme la continuité réussie de JVLIVS, l'inspirante Étrange Histoire de Mr. Anderson, et même Civilisation, grosse surprise pour moi qui ne suis pourtant pas un grand fan d'Orelsan. Mais l'une de mes plus grosses claques de l'année a eu lieu le 12 novembre 2021. Le coupable s'appelle Ziak, l'album s'appelle Akimbo. Un premier projet, aussi épuré que sa cover, pour un premier disque d'or.
Akimbo, c'est de la drill pure et dure, et ce tout au long de l'album. Évidemment, il faut aimer ça pour pouvoir apprécier pleinement le projet. De mon côté, cette condition était remplie, et ce fut un kiff total. 46 minutes de grosses basses énervées et de punchlines violentes, j'en demandais pas plus. Mais ce que je trouve fantastique chez Ziak, c'est sa capacité à driller férocement pendant trois quarts d'heure tout en prenant le risque de se diversifier, à la fois sur le plan lyrique et musical. Je vais me permettre de paraphraser oguhmilan dont j'ai lu la critique : les morceaux ont quasiment tous une ADN propre. Et ceux qui m'ont le plus marqué sont les suivants :
- Akimbo : morceau éponyme de l'album. Tout en puissance.
- Espace : son plus posé, plus hypnotique.
- Vrai / Faux : une vraie masterclass au niveau de l'écriture, aucun faux-pas, à écouter absolument.
- Shonen : petite introspection de Ziak, kimbo schlass, le perso principal du shonen.
- S.P.S : là aussi, j'ai mangé une sacrée claque, et ce malgré mes 5-6 esquives.
- Badman Trip : énorme prise de risque sur la production, et ça paie. J'ai été très agréablement surpris.
- Le pacte : mon titre préféré. Là aussi, le son est d'une puissance folle, et je salue le fait que Ziak ait une fois encore essayé de se diversifier, cette fois-ci en proposant un refrain plus chanté, chose qu'il n'avait pas l'habitude de faire.
- Fixette : le bonus qui fait plaisir, même délire qu'Akimbo. Un son violent qui rentre facilement dans la tête.
Je pourrais aussi parler de Galerie, de Coffre, de Lauiss... Je n'ai même pas évoqué le seul featuring de l'album, Rhum & machette, pourtant on est là aussi sur du très lourd, avec un Maes qui a su se mettre à la hauteur de l'album. Bravo à lui aussi.
Ziak a fait de la drill son jardin, c'est officiel. Arriver à maintenir la cadence pendant trois quarts d'heure tout en proposant de la diversité et en rendant chaque son inédit, pour moi, c'est une marque de maîtrise. Alors comme je l'ai dit au début de ma critique, il peut être difficile d'aimer le projet sans aimer la drill au préalable. Mais si vous aimez cette musique, vous ne pourrez pas ne pas aimer Akimbo. C'est impossible. Je pense même que ceux qui ne sont pas des fervents de drill mais qui feront l'effort d'essayer de s'y sensibiliser le temps d'une écoute sauront apprécier l'album et le reconnaître à sa juste valeur. Pour moi, la drill, c'est ça. La drill, c'est Akimbo. La drill, c'est Ziak. Et je ne vous dis pas à quel point je suis impatient de voir le prochain album débarquer.