AMMMusic
7.8
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Album de AMM (1967)

AMM – AMMMusic 1966 (1967)


Un album qui a été enregistré en juin mille neuf cent soixante-six et qui est paru l’année suivante en vinyle, une version mono et une autre stéréo. Sur cet original il n’y a que deux titres, chacun sur une face, « Later During A Flaming Riviera Sunset » occupe la face une et « After Rapidly Circling The Plaza » la face deux. Il y a eu deux rééditions Cd beaucoup plus complètes autour de ces enregistrements, avec de notables compléments, mais assez curieusement agencés.


Ainsi sont présentes les deux versions du vinyle mais aussi des ajouts qui les complètent, ainsi, par exemple « Later During A Flaming Riviera Sunset » passe à près de vingt-huit minutes. On peut choisir de n’écouter que les versions d’époque ou celles étendues, ce qui est assez pratique. Quatre autres pièces sont également présentes, ainsi l’enregistrement frôle les soixante-quinze minutes au total.


Bon, tout ceci ne concerne que la forme, car ce qui compte ici c’est essentiellement la musique enregistrée, considérée déjà à l’époque comme une musique expérimentale d’avant-garde. Les oreilles habituées aux bizarreries ne seront pas surprises et s’acclimateront assez facilement à la musique proposée, les autres devront sans doute faire un petit effort pour s’acclimater à cette musique qu’ils pourront sans doute considérer comme hors norme.


Le groupe est britannique et joue une musique entièrement improvisée. Il est formé par Cornelius Cardew qui joue du piano, du violoncelle et du « transistor radio », Lou Gare joue du sax ténor et du violon, Eddie Prevost des percussions, Keith Rowe de la guitare électrique et également du « transistor radio » et Lawrence Scheaff joue du violoncelle, de l’accordéon, de la clarinette et également de ce fameux transistor.


Des séquences radiophoniques sont donc incorporées à la musique de façon séquentielles, à intervalles irréguliers. L’usage des cordes est le plus souvent peu académique, seule compte le rendu sonore. Il n’est pas certain qu’il y ait une maîtrise instrumentale derrière l’utilisation des instruments, mais elle est probable. Incontestablement ce sont des musiciens que nous entendons ici, élaborant une musique de sensations.


Bruits étranges, musique atonale, couinement d’instruments, drones divers, mélange savant de cuivres, de percussions, de guitare électrique saturée, roulement de tambour, cours effets incessants parasitant la musique tandis qu’une radio part à la recherche de stations…


Musique free, libérée, tendre ou abrasive, musique de nuit douce parfois, comme sur la seconde partie de « Later During a Flaming Riviera Sunset », ou plus énervée comme « In The Realm of Nothing Whatever ».


Le nom AMM proviendrait du latin et signifierait « Activité Musicale », n’en doutons pas, Cornelius Cardew a été un moment assistant de Stockhausen. Ce qui peut surprendre c’est le millésime, soixante-six, en pleine explosion du free-jazz qui, à cette époque, contaminait les universités et diffusait des concepts d’art nouveau et révolutionnaires.


Afin d’aborder l’album dans de bonnes conditions, je conseillerais de commencer par l’écoute telle qu’elle était proposée sur l’album original, les deux titres l’un après l’autre, dans leur version LP. La dernière pièce d’une durée de dix secondes se nomme « silence »…

xeres
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le 18 janv. 2023

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