Il n'y avait que toi...

Chère Louise,

Je t'attendais. Tu ne me connais pas, mais cela faisait des années que j'attendais ton retour. Entendre ta voix, entendre ton violon, entendre ta poésie.

Je t'ai attendu. J'ai découvert tes premières rimes et tes premiers rythmes lors de mes années collège, probablement vers 2007. Et avec le temps, j'ai découvert tes deux autres albums, avec des pépites comme La ballade de la basse ou La valse, qui m'ont accompagné avant de monter sur les planches de théâtre, alors que j'angoissais, alors que je stressais. Tu étais là, tu étais les deux bras qui m'entouraient et me rassuraient.

L'attente était longue, et le CD best-of de 2011 était là pour me rassurer et me prouver que vous étiez vivants. Malgré vos projets persos, j'ai attendu. Et en Septembre 2015, lorsque j'ai appris que vous reveniez, j'étais heureux. Je me suis enfin dit que je pouvais vous écouter de nouveau, vous voir sur scène pour la première fois.

Votre album est arrivé en ce début de février 2016. Et ma chère Louise, je t'ai aimé, mais j'ai l'impression que tu es en train de changer de prénom. Je crains de t'appeler Gaëtan, au fil du temps.
Et pourtant, je suis toujours sensible à ta plume, à tes rimes, à ta voix. La preuve est que je te retrouve dans le très beau L'insouciance, qui domine album par sa beauté, et sa simplicité instrumentale (basse, violon, guitare, et batterie). Mais à part cela, je ne retrouve plus la force de ta jeunesse, Louise.
Je sais, tu as vieillis, je n'avais que deux ans lors de ton premier album, j'en ai vingt-et-un cette année, on a quasiment le même âge. Mais où est ton âme d'enfant ? Ou au contraire, où est la preuve que tu as bel et bien grandi ? Tu as la plume d'un adulte qui craint le temps qui passe, l'avenir, le passé, toi qui médite autour de ces thèmes. Et pourtant, tu as des sonorités d'un adolescent. Veux-tu faire jeune ? Veux tu te faire passer pour ce que tu n'es pas ?
Certes, Louise, tu as gardé certaines (bonnes) caractéristiques de l'album À plus tard crocodile, que je retrouve également ici avec Il n'y avait que toi ou À l'intérieur. Mais qu'as-tu voulu faire avec Anomalie ou La Chute ?
Tu as la chance que les textes soient bien écrits, que je sois toujours aussi sensible et touché par tes écrits.

Dans mon coeur, tu es mon artiste français, chantant français, et toujours en activité, que j'écoute avec toujours autant de plaisir, et que j'aime toujours autant.
Mais je t'en prie, ma Louise d'amour, ne me refais plus des albums aussi courts (33 minutes !) et inégaux que ce que tu viens de faire.

Il nous faudra encore un peu de patience, afin d'éviter la chute.

J'espère te revoir bientôt, et ressentir la même passion d'antan.