Another Realm
Another Realm

Album de Iona (2011)



Ce nouvel opus de IONA tombe à pic. Avec le départ, il y a trois ans, du pillier Troy Donockley, peu enclin aux tentations spirituelles de plus en plus affirmées de ses compagnons de route, les terminaisons nerveuses semblaient pointer une lune assassine. Pour échapper à son destin, le groupe s'est donc résolu à remplacer leur ancien cammarade (bienvenue mister Martin Nolan) et s'est même fendu d'un double album (leur premier) pour couper court à toute ambiguité.

En ramassant les graines semées au fil de leur deux décenies de carrière, IONA propose sur Another Realm une musique toujours pétrie de fluidité (« Another Realm »), de politesses acoustiques (« Foreign Soil »), d'élans mystiques (« Speak to Me ») qui volent quelques kilomètres au dessus du lot commun. Mais à ces mélodies empruntes de brumes célestes se conjuguent également quelques excursions atmosphériques et expérimentales, plus étérées (« Ruach »), fruits des œuvres parallèles du guitariste Dave Bainbridge, toujours aussi influencé dans son art instrumental par le triangle magique Oldfield-Latimer-Gilmour. On a vu pire.

"The ancient wells will be opened again and your river will flow"

Mais surtout, IONA reste fidèle à lui-même. Il signe un album des plus gracieux dont on pardonnera facilement les quelques longueurs (« An Atmosphere of Miracles ») par la voix, plus remarquable que jamais, de Joanne Hogg. De l'incantation inaugurale « As it Was » à la moulinette inimitable « The Ancient Wells », IONA développe ses tessitures sophistiquées où chaque instrument trouve matière à s'épancher (« Clouds », impressionnant, « White Horse », tribal).

Si l'enveloppe sonore correspond à tout ce que l'on peut attendre d'un IONA en forme, le répertoire proposé oscille entre pop, celtique, folk et joue à saute moutons avec quelques plages instrumentales aériennes (« Let the Water Flows »). Un peu dense et touffu, il atteste d'un goût irréprochable pour les choses bien faites, les mélodies subtiles, une curiosité toujours alerte et une passion renouvelée, proche de l'élan épidermique.

http://www.amarokprog.net/critiques_39623_34223.html
AmarokMag
8
Écrit par

Créée

le 14 janv. 2012

Critique lue 55 fois

Critique lue 55 fois

Du même critique

Ommadawn
AmarokMag
10

Hymne à la vie

Vingt-deux ans à peine, Mike Oldfield est au sommet du box office et au-delà de ses phobies. Même si la critique a entamé son autodafé routinié avec Hergest Ridge (1974), comme si l’encensement...

le 8 janv. 2012

34 j'aime

2

Monte là-dessus
AmarokMag
8

Vertigineux

C’est en 1917 que Harold Lloyd créa le personnage de « Lunettes » (Glasses en anglais), archétype du jeune homme maladroit, timide, qui deviendra à ce point symbolique que le logotype aujourd’hui...

le 14 déc. 2012

25 j'aime

3

Amarok
AmarokMag
10

Calice

Etrange bestiole le Phoenix ! Un an après le déceptif "Earth Moving", programmé pour un plantage en règle, Mike Oldfield décide de revenir coûte que coûte aux sources de sa musique avec une longue...

le 7 janv. 2012

24 j'aime