Art of Life, qu’est-ce que c’est ?
Un album, une seule piste, une chanson éponyme du groupe X-Japan. Mais c’est aussi l’oeuvre d’une vie, celle de Yoshiki, le compositeur du groupe et aussi batteur et pianiste. Chef d’oeuvre controversé, d’une longueur assez exceptionnelle (près de 29 minutes sur l’album, elle s’étend jusqu’à 34 minutes en live), Art of Life est une chanson qui prend aux tripes, qui vous prend à la gorge, et qui vous emmène dans les recoins les plus sensibles de la conscience humaine.
Tout commence par une lente et mélancolique nappe musicale au piano qui transcande nos oreilles et parvient jusqu’à notre coeur, quand la voix fait son apparition, et dont les paroles sont remplies de tristesse et de desespoir. le narrateur de la chanson semble avoir atteint un point de non-retour, il s’enfonce dans sa folie, dans les ténèbres de son âme. Il est triste, la personne qu’il aimait l’a quitté, il est perdu, ne veut pas y croire, sa souffrance est insupportable. Puis la chanson commence réellement, les guitares, la basse et la batterie démarrent, et c’est un tourbillon de sons et de notes qui monte crescendo, et qui lorsqu’elle atteint son altitute de croisière le lâche plus l’oreille, et la transporte à l’intérieure de la tristesse et du desespoir de l’homme en question. La traversée se poursuit jusqu’à atteindre les limites de la haine et de l’amour. C’est alors que la musique n’est plus, tous les intruments se muent en silence, le corps se meurt. Quand soudain, le murmure du piano refait son apparition, les notes se succèdent et forment une brève mélodie qui évoque le flottement de l’âme, comme si le reste du monde était suspendu, l’esprit de l’homme a atteint le stade ultime de l’existence. Et la mélodie se répète inlassablement, et encore, et encore…Puis le ton monte, les notes sont de plus en plus fortes, l’ampleur grandit de plus en plus, une dissonance chaotique se détache du cycle de la mélodie, et elle gagne en puissance jusqu’à arriver à une cacophonie de notes et de sons. Le chaos se propage de plus en plus, ce n’est plus quelques notes qui dérèglent l’ensemble, c’est tous les sons qui crient au desespoir. Quand le son d’un violon nait de ce chaos, il commence doucement, alors qu’au même moment le piano se meurt, les cordes renaissent, et semblent porter l’espoir en eux. Jusqu’à atteindre l’apaisement et la sereinité. C’est alors que la musique renait, les guitares et la batterie crient, pleure, la vie renait. L’âme humaine refait surface, toutes les pensées noires du début sont encore là, mais se concluent par une note d’espoir, ce qui était impossible redevient possible, ce qui était source de tristesse devient amour, les vérités sont des mensonges et les mensonges, des vérités. Le refrain de la chanson est le même que le début, mais il possède une nouvelle lumière en elle, la renaissance de l’espoir. La tristesse et le desespoir n’est plus infini, le coeur s’accroche à la vie, et celle-ci retrouve un but pour poursuivre son chemin…
Voilà, c’est ça Art of Life, l’alpha et l’omega de la vie, la déchéance du coeur et sa resurrection. Yoshiki a ici achevé son Requiem, sa 5ème symphonie, il y aura un avant et un après Art of Life. Cette chanson ne s’écoute pas à la légère, elle se vit de l’intérieure, elle boulverse notre esprit, elle parle à notre coeur. A la première écoute de la chanson, on ressent tout simplement la révélation de la vie dans nos oreilles.
Si la perfection musicale existe, elle s’appelle Art of Life.