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Alors que sortait en 2006 l'album At War With The Mystics des bien connus Flaming Lips, Son Lux, de son vrai nom Ryan Lott, peaufinait son projet de quatre ans At War With Walls & Mazes. La ressemblance s'arrête là ; au titre. Laissons de côté la pop électronique bariolée et déjantée des Lèvres Enflammées et penchons nous sur le cas du New-Yorkais dépressif.
Ouais, ça ne rigole pas fort chez le petit musicien prodige. Formé au piano classique depuis ses 6 ans, Ryan Lott apprit aussi la guitare et la batterie avant d'entamer des études de composition et de se lancer à corps perdu dans l'électronica. Bon. Le préjugé est facile ; encore un petit cachet d'aspirine binoclard, diplômé et arrogant prêt à nous pondre un disque nickel mais sans âme. La réalité est autre, bien sûr, mais pas si éloignée que ça de l'impression sus-décrite. At War est en effet un album très soigné (quatre ans à le concevoir, vous pensez bien), aux samples faits maison. Très harmonieux, presque lisse. Au point qu'on irait bien toquer poliment à la porte du studio de mister Lux pour lui soumettre l'idée qu'une petite dissonance ou deux disséminées dans son œuvre ne ferait de mal à personne ; bien au contraire, cela donnerait probablement plus de relief à la chose. Et le disque aurait bien besoin de ces petits détails qui le séparerait du reste de la production actuelle. Car à part son savoir-faire électronique, Lott n'a à première vue pas grand chose pour lui. Doté d'une voix étranglée sans puissance, il ne semble pas capable d'exprimer autre chose que le spleen étouffant qu'il étale à l'envie sur ses plages tristes. Touchant au début, l'organe vocal atrophié du petit Ryan devient vite agaçant d'auto-apitoiement, et au fil du disque l'ennui guette.

Pas super concluant, comme première impression. Heureusement, comme souvent dans ce style, il faut plusieurs écoutes approfondies pour laisser une vraie chance au disque de se déployer. Et là, au coin d'un beat anodin, le travail de toutes ces années de labeur finit par émouvoir. Par impressionner aussi, tant les tissages de samples sont précis et, le mot est lâché, agréables en fin de compte. Se détachent de la relative monotonie quelques instants magiques, comme l'apparition des chœurs féminins sur "Stand", lorsque l'instrumentation prend le pas sur la voix, dont la litanie invariable (Son Lux n'est pas un songwriter, les textes tiennent la plupart du temps sur deux lignes) se fond dans la masse sonore. Et là, on se dit qu'on tient enfin un truc ! Cette voix irritante, une fois absorbée par les textures alentours, joue enfin son rôle.

Il y a donc du potentiel et de l'espoir pour le jeune Son Lux, qui n'a plus qu'à confirmer ce qu'il a laissé entrevoir ici dans un deuxième essai, celui-ci restant assez peu entraînant, trop triste pour être honnête, même si tissé de main de maître.
TWazoo
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le 16 nov. 2013

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T. Wazoo

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