Un bond dans le passé

En 2020, il ne serait pas sérieux de dire que j'attends un nouvel album d'Annihilator avec impatience tant la discographie du groupe de Jeff Waters est de qualité très aléatoire, entre les avancées et les retours en arrière et les multiples changements de line-up, on ne peut pas dire que les 10 dernières années du groupe aient marqué les amateurs du Speed/Thrash. D'ailleurs le retour au chant de l'ami Jeff depuis 2015 fait partie des a priori négatifs qui me nourrissait à l'annonce de ce nouvel album tant son chant ne m'a guère convaincu sur l'album précédent. Malgré tout, ce disque contenait une promesse judicieusement mise en avant par les attachés de presse du groupe canadien, celle de revenir aux sources du style du groupe qui a contribué à sa renommée, soit aux 3 premiers albums du groupe! et le bougre n'a pas menti, c'est vrai que je n'avais pas entendu un album d'Annihilator aussi véloce et speedé depuis longtemps, les riffs sonnent dignement comme à la grande époque des Never, Neverland (1990) ou Alice In Hell (1989), on y retrouve la technique et le fun de ce qui a fait l'essence même du groupe, par moments on est même à la limite acceptable de l'autoplagiat (on ne peut pas toujours se réinventer), bref une réussite sur ce plan. Où le bât blesse, c'est sur le fond car ce disque s'adresse aux fans du guitariste, mais il manquera à ceux qui ont apprécié le Annihilator des débuts, le chant halluciné d'un Randy Rampage et l'apport créatif que pouvaient avoir les musiciens qui composaient ce groupe et qui ont fait de certains albums d'Annihilator des albums riches et excitants. Au final, des 10 morceaux de Ballistic, Sadistic, je ne retiendrais que des montagnes de riffs fort sympathiques, mais aucune composition ne m'apporte le plaisir que j'ai pu avoir avec ce groupe et je ne suis pas certain d'être certain d'attendre le prochain album avec davantage d'impatience...

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