Bamboo
7.6
Bamboo

Album de Minoru Muraoka (1970)

Minoru Muraoka – Bamboo (1970)


Voici un album dont je possède une réédition en LP de deux mille dix-neuf, depuis il y en a eu deux autres, en deux mille vingt et un. Il y en a eu une autre également en deux mille quatorze, chez Superfly Records dont le prix semble exagérément élevé, mais ils font un bon travail de réédition avec de superbes pochettes. Je vous en parle car ce sont eux également qui tiennent la boutique du même nom sur Paris, ils ont également un site et vendent par correspondance. J’y ai acheté pas mal d’albums mais je me suis arrêté le jour où ils ont voulu me fourguer la réédition d’un Blue Note pour un original.


Retournons à nos moutons, voici un album plutôt mainstream, il suffit de lire la liste des morceaux pour le comprendre très rapidement, « Take Five » et « The House Of The Rising Sun » pour ouvrir les faces, deux indices qui ne mentent pas, pour autant rien ne vaut une écoute pour se construire sa propre opinion.


Le parti pris ici est d’utiliser des instruments traditionnels japonais pour interpréter des airs de jazz ou pop, issus de la tradition étasunienne ou britannique. Ainsi on côtoie Minoru Muraoka qui joue du Shakuhachi, une flûte japonaise d’origine chinoise, Kimiko Yamanouchi qui joue du koto, Masako Hirayama qui joue du biwa, une sorte de luth à manche court dérivé d’un instrument chinois, Jun Suzuki de la basse, Hiromitsu Katada et Kisaku Katada sont percussionnistes. Ces renseignements ne sont pas tous fournis sur l’album qui donne les indications bien souvent uniquement en japonais.


Ajoutons quelques tubes pop qui sont repris ici, le quatrième et dernier titre de la face A est une reprise de « And I Love Her » signée Lennon, McCartney. La seconde pièce de la face B « Do You Know The way To San Jose » en est une autre de Burt Bacharach, « Call Me » est de Tony Hatch et « Scarborouge Fair » de Simon and Garfunkel.


Six titres sur neuf proviennent donc du répertoire mainstream, ce n’est donc pas avec cet album que nous entrerons davantage dans la culture japonaise, si ce n’est parce qu’elle laisse à montrer ici, c’est-à-dire des sonorités instrumentales qui peuvent sembler exotiques, et encore.


L’objectif est sans doute de vendre, pour autant les interprétations sont correctes jusque dans les détails, elles ne s’échappent pas vraiment du cadre des interprétations originales, mais sont réarrangées avec goût et c’est plutôt réussi pour un résultat extrêmement consensuel.


Un témoignage souvent oublié de l’influence mondiale de la musique populaire américaine, jusqu’en extrême orient.

xeres
8
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le 4 janv. 2023

Critique lue 8 fois

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