Un rafraîchissant coup de cœur

Découvert complètement par hasard via le jeu des partages sur les réseaux sociaux, Beware of the Dogs s'est avéré, en à peine deux écoutes, être pour moi une véritable révélation - du genre de celles que l'on ne connaît qu'à peine une fois par an. Cette révélation m'a semblé en premier lieu inexplicable, car ce n'est pas vraiment la typologie de musique que j'écoute habituellement, et puis j'ai décidé de me prêter au jeu de la critique pour m'aider à mettre des mots sur cette sensation grisante qui suit un tel coup de cœur.

En première impression, Stella Donnelly peut dégager l'image d'une énième chanteuse à guitare qui va pousser la chansonnette sur une douzaine de titres, qui tourneront en radio quelques semaines avant de finir oubliés aussi vites qu'ils ont été écrits. Mais ce n'est qu'une première impression. Assez rapidement, quelque chose de singulier se dégage de l'écoute attentive de son album, quelque chose qui - on le comprendra assez vite - est étroitement lié à la personnalité de l'artiste. Car derrière une apparente légèreté et des instrumentales simplistes, les sujets traités sont eux nettement plus sombres : L'avortement (Watching Telly), la politique australienne (Beware of the Dogs), le viol (Boys Will Be Boys).... La force de cet album, et de l'univers de Stella Donnelly en général, réside dans le contraste entre d'un côté ces thématiques "dark", et de l'autre la voix et l'interprétation de la chanteuse - qui maîtrise sa technique vocale et son vibrato à merveille- qui apportent beaucoup de fraîcheur et de légèreté à l'ensemble. Et cette dualité se révèle assez addictive et touchante, car il en résulte une sincérité que l'on trouve rarement dans les enregistrements modernes (et la simplicité des arrangements y est pour beaucoup).

L'écoute de Beware of the Dogs est un moment à part qui prend tout son sens avec les paroles sous les yeux, où alors les thèmes les plus dramatiques deviendront presque poétiques.

Bonus : Stella Donnelly a beaucoup d'humour sur scène et ses prestations live n'en sont que plus appréciables.