Brava
5.1
Brava

Album de Brodinski (2015)

Une étoile en moins pour la pochette

Mais qui est Brodinski ?


Fondateur du label Bromance et créateur de la marque de vêtements éponyme, le rémois Brodinski est un personnage bien ancré dans le monde de la musique électronique "underground" française. Nouveau fer de lance de cette french touch 2.0 si chère aux journalistes de l'hexagone (faut bien se rassurer), tout le monde se l'arrache : festivals, boites branchées... Plus connu pour son boulot de DJ boulimique (parfois 3 dates par WE!) que par celui de producteur, il a décidé, après quelques EPs, de passer l'étape de l'album. Pari réussi ?


Album, album... Le terme coince. Mixtape, à la limite. Chose surprenante, il n'y a que des featurings. Si vous avez déjà assisté à un set de Brodinski, vous connaissez son style : de la techno et du rap. C'est à peu près de cette façon qu'on peut résumer la chose. Mais quand certains allient musique électronique et rap à merveille (Grems par exemple), Brodinski nous offre ici quelque chose de difforme, qui ne sonne pas. Le choix des rappeurs y est sûrement pour beaucoup : quasiment que des "Dirty South", adeptes du rap désinvolte venu d'Atlanta. Ce qui marche en ce moment, quoi.


Malgré tout, certains titres restent sympas : Us et son côté mélodique (bien que complètement ruiné par les cris de Bloody Jay), le très sombre Warm Up (merci Slim Thug) et le très joli Follow Me - Part 1.


Si on m'avait présenté les chansons indépendamment les unes des autres comme des titres de rap, peut-être aurais-je été plus indulgent. Mais alors, pourquoi ne pas s'être dirigé vers le beatmaking au lieu de la production d'un album ? Ce projet n'offre aucune cohérence, aucune continuité, aucun fil conducteur... Peut-être ai-je une trop haute estime de la notion d'album. Je n'y vois rien de construit, juste une succession de morceaux. Voulait-il profiter de sa popularité pour sortir cet album, quitte à sacrifier la qualité (à l'instar d'un Gesaffelstein) ? La question mérite d'être posée.


Pour finir, c'est déçu que je finis l'écoute de Brava car Brodinski démontre nettement par certaines chansons ses qualités de producteur. Il a ici essayé de réunir 2 mondes : le beatmaking, production d'instrumentales de rap, et la techno. Sans succès.

Elclipeto
4
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le 5 mars 2015

Critique lue 842 fois

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Elclipeto

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