Deuxième album pour les Japonaises de Lovebites qui œuvrent dans un heavy metal classique, puissant et mélodique, dominé par les duels et les envolées de guitares de Midori et Miyako. Une fois passée l’introduction acoustique du premier morceau « Addicted », l’auditeur est happé par les riffs soignés et les solos qui se répondent. La voix médium d’Asami ajoute une touche originale à ce titre dont le refrain se grave rapidement dans la tête pour ne plus en sortir. Privilégiant les tempos rapides, Lovebites flirte avec le metal néo-classique, comme sur l’excellent « Pledge Of The Saviour », l’épique « Rising » ou le symphonique « The Final Collision » aux mélodies envoûtantes. On perçoit alors la maîtrise d’un groupe qui a progressé depuis son premier EP.
En effet, si Clockwork Immortality est moins immédiatement accessible que l’album précédent, il se révèle plus riche, aussi bien dans les ambiances proposées que dans les univers explorés. Ainsi, le quintet n’hésite pas à s’attaquer à un power metal épais que ne renieraient pas les groupes allemands avec le puissant « Mastermind 01 » dont le riff écrase tout sur son passage, tandis que la section rythmique érige un socle d’une rare solidité. Plus étonnant « M. D. O. » allie assise thrash, riff syncopé et heavy mélodique pour un résultat étonnant qui montre toutes les qualités de Lovebites qui, à l’instar de Mary’s Blood ou Band-Maid prouve la vitalité du metal féminin au Japon.
Et les surprises ne sont pas terminées. Lovebites possède plus d’un tour dans ses flight cases. « Empty Daydream » joue avec nos nerfs en variant les rythmes, pour nous entraîner vers un refrain aux limites de la pop, rehaussé par des voix qui se répondent. Du grand art pour un titre complexe qui offre de superbes duels de guitares en son milieu et des apports de claviers, discrets, mais indispensables.
L’album se termine sur deux morceaux qui résument parfaitement cet excellent opus. Tout d’abord « We The United » et ses cavalcades néo-classiques qui mènent à un agréable refrain et des duels de guitares à la fois techniques et mélodiques. Un des meilleurs morceaux de Clockwork Immortality. Enfin, « Epilogue » porte bien son nom, puisqu’il clôt les 53 minutes de cet album sur une ballade épique et lyrique, qui prend aux tripes. L’association entre les guitares, le piano et la voix, permet de nous offrir un moment d’une grande émotion de plus de 7 minutes durant lesquelles on ne s’ennuie pas une seconde.
Clockwork Immortality apparaît comme un album de premier plan, à classer dans mon top 10 de l’année 2018.

DenisLabbe
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le 19 déc. 2020

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