Un EP (à la pochette savoureusement dérangeante, disons qu'elle peut faire bader mais n'a rien d'obscène ou de dégueulasse) contenant le culte titre éponyme (qui ne saurait pas représenter tout ce que le bonhomme est capable de faire) et une pelletée d'autres bons titres qui savent se faire une place dans l'EP à leur manière (Come to Daddy (Pappy Mix) a beau être légendaire, je n'ai pas l'impression qu'elle vole la vedette aux autres morceaux comme pourrait le faire Dayvan Cowboy sur Trans Canada Highway par exemple), étant tous assez variés et aussi créatifs, même si pas mal reprennent l'idée d'utiliser des voix et d'en faire un instrument à part entière en les modifiant exagérément et sans suivre un quelconque format (excepté peut-être sur le morceau titre, mais on est pas encore tout à fait sur du Aphex dance-pop). Il faudrait prendre le temps de comparer, mais il est même possible que Come to Daddy soit l'opus de Richard D. James où la voix est l'instrument le plus mis en avant, en comparaison des pelletées d'albums bourrés de plages instrumentales qui savent se suffire à elles-mêmes.
L'EP n'est toutefois pas exempt de tout reproche. Excepté pour les sublimes Flim et IZ-US qui calment le jeu (mais qui auraient mérité d'être plus longues), il faut vraiment être dans les délires drill and bass et breakcore pour savoir l'apprécier et ne pas aller clamer que ce n'est que du bruit sans aucun sens (exception faite pour Come to Daddy (Mummy Mix), simplement plat et casse-couilles, difficile de se dire qu'il vient du même EP que l'incroyable Bucephalus Bouncing Ball).
Accessoirement, dans la mesure où ils semblent n'avoir absolument rien en commun avec le Pappy Mix, je me demande si ça valait la peine d'accoler « Come to Daddy » au Little Lord Faulteroy Mix et au Mummy Mix (pour cette dernière, j'ai compris le jeu de mot, « Daddy », « Mummy », mais bon, c'est pas hilarant quoi). Les appeler simplement Little Lord Faulteroy et Mummy aurait suffi.
Et tant que j'en suis à parler de « Aphex Twin dance-pop », je me rends compte qu'on en a jamais eu, alors que connaissant la lubie du gars à se foutre ouvertement des médias voire de son public, il aurait été de bon ton d'y songer, même de façon parodique, voire pourquoi pas de façon sincère, avec un chanteur bien connu, histoire d'être encore là où on ne l'attend jamais, en tout cas à cette époque.
Créée
le 18 juin 2023
Critique lue 19 fois
Du même critique
Hormis Le lâcher de salopes d'une beauferie sans nom (seuls les mal renseignés et les langues de vipères diront que c'est à l'image de l'humoriste) et la chanson ultra cringe pour conclure, un...
le 23 août 2023
2 j'aime
Un album pas si mauvais en soi (quoique les claviers dégoulinants et kitschs à souhait sur la deuxième moitié peuvent faire fuir), mais tout de même assez ennuyeux, et niveau sonorités et...
le 1 mars 2022
2 j'aime
L'album le plus heavy (au sens « lourd » et « heavy metal » du terme) de Kiss, celui que les fans attendaient après le bizarroïde album concept aux allures symphonico-prog Music from "The Elder" et...
le 3 nov. 2021
2 j'aime
