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Alabaster DePlume – Come With Fierce Grace (2023)


Vraiment tout frais cet album en provenance d’International Anthem, paru il y a dix jours et déjà dans la boîte. Il faut dire que le label, qui doit faire une grande partie de son chiffre d’affaires en Europe, n’expédie pas depuis les Etats-Unis mais depuis l’Autriche, il me semble, du coup pas de problème douanier ni de taxe abusive.


On se souvient de « Gold », le précédent album d’Alabaster, un double plutôt réussi. Du coup, DePlume est allé fouiller et chercher dans l’abondant matériel issu de l’album précédent, de quoi bâtir une nouvelle œuvre, cet album-ci « Come With Fierce Grace », fait de restes et de rebus, de trucs écartés pour de bonnes ou de moins bonnes raisons, en bon écolo il a fait un tri dans les déchets, et nous présente ce qu’il a réussi à sauver.


Douze titres sont réhabilités et extraits de ce travail effectué au centre de création londonien « Total Refreshment Centre ». En fait, vu la qualité de ce qui se trouve ici on dira plutôt qu’il y a eu surabondance de biens et de qualités, car ce qui s’entend est tout de même excellent et devrait plaire à tout ceux qui ont apprécié « Gold », ses fragilités, sa douceur et sa coolitude.


Moi le premier qui fait souvent le malin je ne m’attendais pas à ce truc un peu folk, jazzy, avec même une belle chanson en début de la face B, « Did You Know » chanté par Momoko Gill, avec le doux ténor d’Alabaster qui susurre. Y’a un peu de monde par ici, à rencontrer au fil des pistes, voici quelques noms plutôt connus, Sarathy Korvar, Tom Skinner, Tom Herbert, Donna Thompson, Falle Nioke, vingt et un au total, des synthés, des cordes, des percus de quoi faire, assurément !


Pour tout dire, on le devine, il y a eu un gros travail au niveau de toute cette musique figée sur toutes ces bandes. Il a fallu découper, assembler, déplacer, joindre, ajouter, coller, enlever, remonter, bref, passer un bon bout de temps à faire ce travail de fourmi, sans doute passionnant et gratifiant, mais invisible. Nous autres, à l’autre bout de la chaîne, nous récoltons les fruits de tout ce travail en amont.


Pour autant on ne peut pas dire que cet album soit le troisième volume de « Gold », il est plus, nu, plus simple et plus brut, avec moins de fioritures et d’ornements, plus direct dans sa philosophie. Du coup il est plein de vie et forme un bel ensemble cohérent. L’écoute vinyle se fait d’un trait à chaque face, on passe d’une pièce à l’autre avec un sentiment de continuité, comme dans un grand « tout ».


Le nom de l’album, « Viens avec une grâce féroce » proviendrait de l'expression d’une personne anonyme qui aurait émis ce souhait envers les spectateurs qui se déplaçaient pour les concerts, une phrase qui plut à Alabaster…

xeres
9
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le 2 mai 2025

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