Common Ground
7.1
Common Ground

Album de Big Big Train (2021)

D’emblée, évacuons de l’horizon les départs de Danny Manners et de Rachel Hall. L’aventure de Big Big Train n’allait pas sortir de ses rails et malgré tout le bazar ambiant, la pandémie, les distances physiques (Angleterre, Suède, États-Unis) et autres joyeuseté, le treizième album du groupe reste bien en terrain connu mais sonne comme une nouvelle étape désormais consolidée autour du quatuor David Longdon (chant), Gregory Spawton (basse), Rikard Sjöblom (guitares, claviers, chants) et Nick D’Virgilio (batterie, chant). Enregistré notamment aux studios Real World de Peter Gabriel, Common Ground pouvait dès-lors dérouler ses neufs nouveaux morceaux sans s’empêcher de fureter sur de nouveaux sentiers au fil de formats hirsutes. Pourtant, c’est bien la voix de David Longdon qui vient d’emblée nous titiller avec un « The Strangest Times » qui s’écoutera comme un titre solide assez caractéristique de la signature de Big Big Train, sans plier l’affaire pour autant. Si le nouveau son (ou plutôt son évolution) du groupe, parfois plus rugueux, patine ici et là, on retrouve la délicatesse habituelle sur l’exquis « Headwaters » et quelques influences eighties avec « Black with Ink ». Mais c’est bien dans la veine d’un rock progressif élémentaire, concentré, qui déborde de ses limites sans se priver de rien, que la seconde moitié de l’album saura convaincre. Sans forceps. Avec les étincelles de l’instrumentale chauffée à blanc « Apollo » mais aussi le morceau titre (typique) et les quinze minutes sautillantes de « Atlantic Cable » dont la création s’inspire de la pose au 19ème siècle d’un câble de 3000 miles à travers l’océan Atlantique, lorsque les télégraphes étaient utilisés pour communiquer en temps réel. Les invités s’enchaînent (dont Carly Bryant) sans noyer le titre sous un flot de grandiloquence. Les orchestrations sont riches, colorées. Elles contribuent à donner à la nouvelle direction de Big Big Train des accents non pas révolutionnaires, mais une continuité assez démarquée pour ne pas s’enfoncer dans le grand écart surjoué et conserver cet équilibre discret et raffiné qui permet à Common Ground de rester au dessus du lot.


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AmarokMag
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le 21 sept. 2021

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