Quand on regarde Redman aujourd'hui, on aurait tendance à voir un artiste assez drôle, qui a un très bon capital sympathie grâce à ses frasques avec Method Man du Wu-Tang, que ce soit de par leurs films comme le culte How High, leur amour des blunts et leur univers assez cartoonesque. Il ne faut néanmoins pas oublier qu'avant ça, Redman a une immense carrière solo dont un des points d'orgue est Dare Iz A Darkside.
Cet album, qui est son second, se caractérise par son univers infernal. On est plongé dans un trip effrayant que traverse le rappeur tout au long du projet. L'univers y est sombre et trouble, ce qui est marqué par une utilisation des samples qui sont de base ensoleillés, mais que Redman (qui produit une grande partie de l'album, avec bien sûr son acolyte Erick Sermon à ses cotés sur quelques instrumentales) va distordre et ralentir. Si ce qui marque dans cet album est bien sûr l'atmosphère globale, le rap y est tout de même impeccable et les flows et voix apportent à la mise en place de cette ambiance glauque. A l'écoute vient vite le sentiment étrange de ne pas savoir si Redman ne vivait pas réellement ce bad trip qu'il met en place sur Dare Iz A Darkside, car on sait qu'il traversait une période très sombre et prenait réellement énormément de drogues à la création de l’œuvre. Il est à noter que malheureusement pour l'artiste, cette situation amène souvent à la création de grands albums. On peut facilement citer Atrocity Exhibition de Danny Brown qui est aussi un projet sombre abordant la prise de drogue.
Finalement, Dare Iz A Darkside n'est pas un album que je réécoute régulièrement, mais à chaque fois, c'est une écoute intense et on sent bien sûr facilement l'influence qu'a eu l'album sur beaucoup d'artistes.