Le salon où l'on ose : (((vibrations))) : les musiques physiques (2)

Voici les différents comptes-rendus des membres du "Salon où l'on ose" sur cet album sélectionné par PiotrAakoun pour illustrer le thème "(((vibrations))) : les musiques physiques"
https://www.senscritique.com/liste/LE_SALON_OU_L_ON_OSE_Liste_participative_n_1_vibrations_les/1804858


Une oeuvre magistrale et incontournable dans laquelle on pénètre physiquement ... ou est-ce l'inverse : qui vous pénètre physiquement ?
Confrontation ultime de sons acoustiques à de la matière électronique. Recherche sonore, on pénètre un véritable laboratoire avec aux commandes un compositeur au sommet de sa forme, tout est prêt à exploser à n'importe quel moment, mais la maîtrise parfaite est de mise, les vibrations vous pénètrent petit-à-petit ... expérience ultime des ondes partant d'un matériau pour atteindre les sensations les plus profondes de votre corps.
(PiotrAakoun)


J'ai souvent eu l'impression d'entendre un bonhomme taper sur un bric-à-brac d'instruments, d'objets et de gamelles, pour en sortir toutes les sonorités possibles, et parfois ce méli-mélo donne quelque chose, une rythmique ou une harmonie, bref quelque chose d'ordonné. Alors il le garde, le met de côté, et retape sur son bric-à-brac... d'autres fois, ça ne lui dira rien et passera à autre chose. Mais pour nous auditeur, on aura reconnu les prémices de sons bien connus. C'est de l'alchimie sonore qu'opère Bernard Parmegiani, de la chirurgie primitive, de la cuisine expérimentale, dans une forme hypnotisante, tantôt tragique, tantôt comique. Grande épopée sonore, mais qui me laisse aussi un goût d'archive musicale plus que d'album à proprement parler...
(Fortynine Days)


Un grand merci pour cette entrée de plein pied dans la musique concrète. Genre que je connais très peu pour n'avoir touché de l'oreille ce courant que par le biais des concerts d'un ancien collègue qui faisait de la musique avec des bandes magnétiques... J'avais été happé par la gestuelle et par la brutalité sonore mais surtout par la surprise qui pouvait se dégager de ses performances. En écoutant l'album de Parmegiani j'ai l'impression d'écouter une sorte de manifeste de la musique concrète et j'aime ça. Comme si cet album était une invitation à essayer... Essayer pour lui de produire des sons toujours plus étranges, plus fascinants, plus inouïs... Essayer pour nous de pénétrer dans cet univers sonore dont on sent l'immensité, l'infini des possibles. Même si j'ai encore eu besoin de me raccrocher aux instants les plus "mélodieux" ou "rythmiques" de l'album, j'ai trouvé ça tout simplement dingue à l'écoute. J'ai eu l'impression constante d'avoir des petites bestioles dans le crâne qui produisaient ses sons incroyables. Remettre cet album dans les années 70 c'est assez fou. Bref, merci d'avoir fait découvrir à l'ignorant que j'étais cet album démentiel.
(RunningJack)


Une musique qui s'immisce en nous, elle nous remplit et une fois qu'elle nous possède, nous emmène loin. Clairement une expérience auditive, une musique qui se veut physique dans sa technique propre, c'est à dire explorer la multiplicité des possibles sonores. Un album qui a marqué la musique éléctroacoustique et contemporaine à jamais.
(EnterTheLove)


Victor Hugo avait écrit : "la musique est un bruit qui pense", cela n'a jamais été aussi vrai qu'avec la musique concrète et en l'occurence, Parmegiani. On ne peut que saluer le travail de Parmegiani dont l'album est un matériau sonore où peuvent piocher les tenants de l'électronique, de l'industriel, les as du sampling. J'aime les parasitages, les attaques, les accidents, la qualité des sons en soi qui peuvent (en partie...j'y reviendrai) se suffire à eux-mêmes. Tout ce matériau, on ne peut plus dire à l'écoute ce qui est de l'ordre des sons bruts (humains ou naturels), de l'électronique et de l'échantillonnage d'instruments classiques, c'est brillant et cela nous rappelle aussi qu'à l'instar de la composition musicale qui est une application possible des mathématiques, la musique est aussi affaire de physique (LA physique, la matière), faite d'ondes, de fréquences.


Après, c'est pour moi difficile de noter un tel album, c'est génial mais ce n'est pas très musical. A la recherche fondamentale, je préfère la recherche appliquée (en l'occurence la musique). Cette musique ne me suffit pas. C'est sans doute injuste pour Parmegiani, mais je préfère ceux qui piochent dans ses idées, ses associations, ses recherches pour en tirer quelque chose d'harmonique, de mélodique (même si en fond, il y a des dissonances, des parasites et tout le toutim...d'ailleurs, c'est encore mieux, cela donne du relief) que Parmegiani en soi. Dans l'absolu, il ne fait pas le même métier qu'Aphex Twin, Matmos, Einsturzende Neubauten, Autechre ou Kreider (et je ne parle même pas de Siouxsie, Sonic Youth et consort, cités comme exemple pour Vibration) ; c'est donc difficile de le juger de la même manière.
Deux titres m'ont plus plu que les autres :
- "Conjugaison du Timbre", le plus musical avec ce travail continu sur les cuivres (que je pense être des cuivres)
- "Points contre Champs" dont j'aime particulièrement la profondeur de champs, avec cet ambiant mélancolique en fond.
(denizor)


Bon en vrai je sais pas trop quoi dire, c'est juste un pilier de la musique concrète, un fondamental.
(Æterna)


La liste complète ici : https://www.senscritique.com/liste/LE_SALON_OU_L_ON_OSE_Liste_participative_n_1/1804858

PiotrAakoun

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