Comment ça aurait pu rater ?

Inratable, qualificatif souvent utilisé chez les cuisiniers, de ceux du dimanche jusqu'au triplement étoilés, pour définir une recette avec laquelle il serait impossible de se manquer à partir du moment où l'on respecte les étapes et les ingrédients.

Pour un pot-au-feu, si l'on met des légumes de qualité, une viande du même acabit, si on utilise des bons ustensiles, respecte le temps de cuisson, eh bien il n'y a aucune raison qu'on ne se régale pas au moment de la dégustation.

Avec ce Decade of Aggression, c'est pareil, surtout pour le premier disque. Bordel, lisez un peu les titres qui y figurent ! Que de lourd, du pachydermique, des canonnades divinement sataniques ! Compiler tous ces morceaux, réunir quatre bougres au talent immense pour les jouer en concert, et avoir la bonne idée de les enregistrer, c'est l'assurance d'atteindre l'orgasme non culinaire, mais auditif !

Raining Blood déborde de fureur, Hell Awaits nous transporte jusque dans les entrailles de l'Enfer, The Antichrist nous annihile les cervicales (j'adore ce morceau, pourquoi diable n'est-il pas plus long ?!), War Ensemble piétine notre innocence, Dead Skin Mask nous prend aux tripes, et que dire de Seasons in the Abyss, les mots ne suffisent pas pour retranscrire la sensation ressentie lors de la dernière note, ce point final apaisant qui ramène sur terre, tout ébranlés de l'assaut qu'on vient de subir...

J'en passe, mais tous les morceaux sont incroyables.

Le deuxième disque ne pouvait être que plus faible, c'était inévitable, mais la qualité n'en demeure pas moins au rendez-vous, surtout avec Blood Red et sa puissance inébranlable, l'enchaînement Die by The Sword Black Magic (ce fondu qui introduit Black Magic, putain !!) et le monumental Postmortem qui se retrouve amputé de sa suite logique : Raining Blood !

Bref, un monument du thrash, sans doute le meilleur live en la matière.