SODOM mise encore avec ses grosses couilles.

15ème galette du groupe, Decision Day arrive dans nos bacs avec un Angelripper visiblement toujours aussi énervé et intègre dans son style. L'évolution du style de Tom transpire de continuité, des ponts rythmiques mid-tempo de plus en plus présents (et qui fonctionnent parfaitement, cf "In Retribution") et la volonté d'ajouter une réelle ambiance encore plus prononcée que sur le précédent opus (qui, au passage, est une tuerie absolue. Je ne recommanderai jamais assez "S.O.D.O.M.", deuxième track de l'album qui pose violemment ses "Eiern" sur la table).

S'enchaîne par la suite "Rolling Thunder", une track plus accessible,. Avec un riff d'intro plus mélodique, des couplets lents (pour SODOM hein), bref un style tantôt lourd, tantôt plus mélancolique.
Le riff du refrain oblige cependant aux fans de se souvenirs que SODOM évolue, mais ne renie rien de ses racines Thrash teuton.
La track éponyme s'inscrit un peu dans le même esprit ; Des riffs plus accrocheurs et plus légers par rapport au style habituel. Même le pont et le soli transpirent l'accessibilité, avec cependant la patte de SODOM. Perso la track me fait beaucoup penser à "City of God" qui était sorti sur "Sodom" en 2006, un rythme plus léger pour mieux faire paraître l'ambiance complexe et torturée du titre.

"Caligula" est pour moi la track novatrice du groupe. On pourrait carrément l'intégrer à une scène antique de baston ou un gros mec violent, impitoyable et insensé marche sur des montagnes de cadavres. Encore une fois, un point d'honneur est mise sur l'ambiance, et je trouve que c'est très réussi. Le titre reflète le dégoût et et l'horreur bestiale, voire même martiale vu le refrain, du troisième empereur romain. En soirée, vous pourrez allègrement scander "CAAAAAAAAAAAALIIIIIIIIIIIIGUULAAAAAAAAAAAA" à la manière de Tom tellement il le fait bien. Cependant, quand on connait la critique immersive de l'holocaust par SLAYER sur "Angel of Death", on trouve le texte un peu pauvre, listant tout bonnement et simplement des horreurs sans parvenir à les faire ressentir réellement. Pourtant SODOM a très bien su le faire sur "M16" avec la track éponyme avec son immersion dans la peau d'un soldat d'infanterie ricain au vitenam.
"Refused To Die" un peu plus loin dans l'album, est sur la même démarche, mais se rapproche plus des origines Thrash, avec des soubresauts d'innovations musicales, en utilisant des ponctuations de mesures et un outro au clavier en arrière plan absolument pas présentes dans les anciens SODOM. C'est frais et lourd, comme une pastèque noire remplie de sang et de bière.

"Who Is God" revient aux sources avec un Thrash énervé, "Strange Lost World" rajoute du mid tempo avec des effets mélodiques qu'on ne retrouve habituellement pas dans SODOM, "Vaginal Born Evil" mélangé les deux. Pour moi, ces trois tracks à la suite résument" tout ce que SODOM a traversé en 30 ans d'album, à savoir le Thrash originel sombre, lourd et rapide, et l'évolution plus mélodique, mid-tempo et plus recherchée dans l'atmosphère des titres.

Si vous vouliez un album full Thrash classique mais remis au goût du jour comme "Epitome of Torture", ne partez pas à la première écoute, vous allez être servis. Ne vous attendez pas non plus à un virage à 180° du groupe, c'est du SODOM et ça s'entend.
Cependant les petites touches novatrices permettront de découvrir une autre facette de la musique de l'Angelripper. Fidèle à son poste et à son public, l'album ne se répète pas, ne déçoit pas et n'a pas vocation a devenir le grand classique du groupe. Il reste un excellent album qui se veut Thrash jusqu'à la dernière track ("Predatory Instinct"), où tout fan du groupe bandera inexorablement à son écoute.