On dit que je suis soupe-au-lait, râleur né… Ce qui explique probablement mon admiration sans bornes pour Bacri. Soit. Je suis aussi un irritable qui démarre dès qu’on l’agresse. Frappez-moi la joue droite et je vous anesthésie la gauche. Alors, quand je me suis reçu en pleine figure la claque de l’année avec Kings Of Convenience, quelle n’a pas été ma surprise de rester complètement knock out, incapable de m’en relever et de rendre coup pour coup à deux Norvégiens anorexiques. Pourtant, j’en ai fait des découvertes cette année, mais je fini sur la plus belle et la plus intense.

Tout d’abord, un immense merci à la médiathèque de Rive-de-Gier, dévastée par les mémorables inondations de 2008 dans la vallée et qui a su, en cinq petites années, se reconstituer un fond documentaire conséquent auquel bibi a été ravi de participer. Je ne suis pas près d’oublier la lumière dans leurs yeux quand je leur ai déposé des bouquins neufs sortis des stocks du beau-père du temps où il bossait pour l’Imprimerie Nationale. Aujourd’hui, ils ont de superbes locaux neufs où j’aime trainer et laisser la chance me suggérer des découvertes. J’y vais toujours avec deux trois idées précises, pour le reste je laisse mon intuition masculine (mais si ! ça existe aussi !) faire le job.

Cet album, Declaration Of Dependance a failli m’échapper tant je passe vite en revue les disques dans les rayons. J’ai quand même pris une seconde pour y revenir et constater qu’y étaient collés « ffff » de Telerama. Bon c’est vrai, c’est pas toujours une valeur sûre, j’ai eu quelques déconvenues qui m’ont fait me sentir floué, mais je tente toujours le coup et hop, dans le cabas les Kings Of Convenience. Alors il va falloir qu’on m’explique, on vient de découvrir la formidable culture des pays du nord qui existe depuis longtemps où alors ils se sont mis à chanter et écrire il y a peu ?!

Il y a Sigur Rós (j’en raffole pas mais je sais que vous si), Björk et dernièrement Monsters And Men. Maintenant, je découvre ce duo totalement sublime et je me dis qu’il va falloir que je creuse plus loin. Ils sont deux donc et même si d’aucun disent qu’ils sont influencés par la bossa-nova, j’ai été frappé par la ressemblance avec les deux papes de la pop-folk que sont Simon & Garfunkel. C’est d’une magie totale, sans plagier mais en reproduisant le talent et la beauté des morceaux de leurs deux ainés, les deux Norvégiens Erlend Øye et Eirik Glambek Bøe (à la vôtre !) affichent un talent mélodique jamais revu depuis les deux américains. C’est beau, simplement beau. Pas de cette beauté qui vous obligera à vous creuser les méninges pour aller la chercher derrière des arrangements et des mélodies volontairement compliquées, rendant l’œuvre accessible aux seuls initiés.

Non, c’est beau dès le premier degré, dès la première écoute, c’est accessible sans être cheap, on ne se moque pas du mélomane en ne le prenant ni pour un imbécile ni pour un pseudo-intello. Deux voix souvent chorales et généralement une ou deux guitares, rien de plus, car il n’y a besoin de rien de plus. Une succession de ballades pop-folk toutes plus belles, douces et envoutantes les unes que les autres. On se sent merveilleusement bien à l’écoute de cet album, les arrangements simplissimes sont précis, claires et rendent l’écoute d’une facilité déconcertante, cet album est presque une douce évidence.

Pour moi cet album restera la découverte majeure de l’année, je dois en être à une dizaine d’écoutes en trois ou quatre jours, c’est dire que je suis sous le charme. C’est peut-être le meilleur qualificatif, cet album est absolument charmant. D’une légèreté étonnante, il arrive pourtant à vous pénétrer suffisamment pour vous filer le frisson. J’ai failli croire que ces frissons venaient de la saison hivernale, c’était juste des frissons de plaisir…
Jambalaya
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le 21 déc. 2013

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