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Diamond Dogs
7.5
Diamond Dogs

Album de David Bowie (1974)

This ain't rock'n'roll, this is genocide !

1974, les cendres de Ziggy Stardust, fraîchement rock'n'roll suicidé à coups de rayon laser sont encore chaudes quand David Bowie se lance dans l'adaptation musicale du roman de George Orwell, 1984, soit 10 ans tout juste avant la date fatidique. Devant le refus des héritiers de l'auteur original, le chanteur revoit sa copie en n'en gommant qu'un minimum de liens avec l'oeuvre pour que ça passe. Des références transparaissent pourtant avec évidence à travers les chansons 1984 (ben oui), Big Brother ou We Are the Dead.
Le concept, car il y en a souvent un avec David Bowie, est celui d'un futur proche, écrasé par une dictature d'où émergent pourtant quelques rebelles rebelles dont Halloween Jack, personnage incarné par le chanteur et représenté sur la couverture de l'album.
Dans une ambiance de rock'n'roll abrasif et décadent, l'album nous dépeint cette vision pessimiste d'un prophète mi-homme mi-chien au museau encore couvert de poudre. Abrasif car porté par des guitares énervées, dont celle de David Bowie lui même, qui laisse tomber les Spiders From Mars pour se lancer quasi seul, entre mégalomanie et urgence, dans le morceau titre ou le fameux Rebel, Rebel aux accents stoniens assumés. Décadent avec l'atmosphère déliquescente de cabarets enfumés avec la suite Sweet Thing-Candidate-Sweet Thing (reprise), bien que déjà perçue dans Aladdin Sane et encore à venir avec Station to Station et les albums de sa trilogie berlinoise. La fin de l'album laisse quant à elle présager l'avenir "white-plastic-soul" du chanteur à travers les morceaux We Are the Dead, Big Brother et surtout 1984 funky en diable.
Toujours marqué par le glam-rock, Diamond Dogs en est pourtant le chant du cygne (venu d'ailleurs ?) pour David Bowie qui tourne ici magistralement la page paillettes, montrant une part bien plus sombre et pessimiste que celle des exploits colorés de Ziggy.
L'album est d'une cohérence étonnante, malgré le contraste des rythmes, et il reste tout simplement indispensable au sein de l'impressionnante carrière en dents de scie de David Bowie.

Créée

le 7 sept. 2012

Modifiée

le 11 sept. 2012

Critique lue 1.8K fois

Saint-Reverend

Écrit par

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30
8

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