Il serait facile de condamner Hoshi à peu de frais en se braquant à l’écoute de « Et même après je t’aimerai », single phare d’Etoile Flippante. Il faut dire que la stupeur induite par la nullité de cette chanson à l’universalité factice est à la hauteur de l’immense surprise que fût Sommeil Levant sorti l’année dernière. Pour autant, se limiter à ce premier contact avec l’univers (et/ou ce troisième album) d’Hoshi conduirait à jeter le bébé avec l’eau du bain ; Etoile Flippante souffre plus de la comparaison avec son glorieux aîné que de réelles carences textuelles et mélodiques et doit s’écouter pour ce qu’il est : un honorable disque de variété, en gardant en tête tout ce que ce terme charrie de préjugés, justifiés ou non, et donc de malentendus.
Le parti-pris de Sommeil Levant était celui d’une synth-pop aussi brillante que singulière : la variété y était textuelle, thématique, plus que musicale. C’est un disque qui relevait du funambulisme, sur le fil entre facilité et épure mélodique, la ligne claire des mélopées se tordant sous le poids des mots grinçants de la jeune chanteuse, qui parvenait à épouser avec brio des thèmes aussi lourds que la dépression, le succès, l’écologie, l’homosexualité ou l’addiction. Etoile Flippante est en ce sens le double inversé de Sommeil Levant. On y retrouve cette production millimétrée, où rien ne dépasse, mais la chanteuse francilienne opte cette fois-ci pour une variété dans l’instrumentation et les ambiances (à l’image de Il suffit d’y croire, premier album sans grand caractère, dont la principale qualité était d’être éclaté, sans doute du fait de la diversité des auteurs-compositeurs). Le premier constat est cruel : Etoile Flippante semble mollasson, voire franchement gnangnan par moments.
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