Execution Ground
7.2
Execution Ground

Album de Painkiller (1994)

PainKiller – Execution Ground – (1994)


C’est l’album du « pendu », sur cette version il ne figure pas sur la pochette, mais sur la double page intérieure de cette même pochette, ainsi que sur le CD un, car deux sont présents sur cette version. La version Tzadik, avec trois Cds, est plus belle et bien colorée, et le pendu fait la pose sur la pochette avant, mais les prix sont tout de même dissuasifs.


Hormis cette histoire de « pendu » qui orne joliment, on retrouve nos trois zèbres de Painkiller, John Zorn au saxophone alto, Bill Laswell à la basse et aux samples et Mick Harris à la batterie et à la voix, car je n’ose appeler ça du chant, ainsi qu’aux aux samples également. On annonce également Yamantaka Eye au chant sur la version à trois Cds, et peut-être même d’autres invités non cités.


Côté genre musical on s’oriente vers un mélange de free jazz, de dub et de death métal, voire de grindcore. Sur l’autre Cd figure, sur le Cd, le titre « Ambient », ce qui va bien, certains ajouteront même « Dark ambient » pour préciser davantage, mais le mieux c’est d’écouter par vous-même, car ce double cd est bien sympa.


La première pièce, « Parish Of Tama (Ossuary Dub) » gagne en épaisseur en même temps qu’elle déroule, un peu plus de seize minutes plutôt bien foutues, pour peu qu’on adhère au projet. Après un départ tonitruant, mais lent et massif, du genre qui avance en détruisant tout sur son passage, avec un Zorn dont le sax crie dans la nuit, hypnotique et malfaisant, dans les dédales des ruelles sombres et inquiétantes…


Ils ne sont que trois mais semblent trois cents, une multitude qui grouille sous leurs pieds, franchement c’est ultra bien foutu. La seconde pièce, « Morning of Balachaturdasi » prolonge le plaisir pendant un petit quart d’heure encore, ambiance mortifère qui baigne dans un nuage obscur et épais d’où sortent les mauvais esprits, tourmentés et caverneux, avec des circonvolutions libidineuses et suintantes, et Mick Harris qui tape, tape encore et retape, comme un damné, du genre buté qui massacre ce qui se trouve à sa portée.


La dernière pièce « Pashupatinath » est un peu plus courte mais s’inscrit parfaitement dans la suite, avec saxo hurleur de Zorn qui gravite dans les aigus, comme des éclairs, ils strient l’espace. Pour le reste la rythmique s’inscrit dans le dub, par séquences, l’électro joue aussi sa part dans les climats en texturant le tout, avec des effets nombreux et divers, il y a évidemment des impros qui sont évidemment le sel ici…


Le second Cd dans le style ambient, propose deux versions alternatives de « Parish Of Tama (Ossuary Dub) » et « Pashupatinath » dans des versions assez noires et tout à fait agréables à écouter, plus longues que les modèles. C’est plutôt du genre séduisant et peut-être même mémorable pour les amateurs.


Un bon Painkiller et une belle étape, mais seule la version trois Cds est évidemment complète et fait référence…

xeres
9
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le 3 juin 2025

Critique lue 6 fois

xeres

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