Fuck the World !

1987 voit naitre Fighting the World soit 3 ans après l'excellent Sign of the Hammer. Le groupe nous avait habitué à des sorties soutenues depuis sa création mais cette fois il a prit son temps, reste à savoir si le résultat est à la hauteur des attentes.

Quoi qu'on en dise, la pochette est magnifique. Inspiré du Destroyer de Kiss, elle montre nos guerriers bodybuildés sur une montagne où Eric fait le signe du marteau reproduit également par son armée de fans. Si le metal en général a pour signe les cornes du diable, Manowar a son propre symbole.
Le morceau titre Fighting the World commence par un rythme de batterie avant d'être rejoins par un riff simple et efficace. Le refrain se retient facilement et on pourra s'amuser à compter le nombre de fois où le mot "Fight" est prononcé, traduisant un morceau assez répétitif. Mais le plus gros changement réside dans la production, finit le son brut qui caractérisait les premiers albums, on a maintenant un son clair et soigné.

Ce qui m'amène à un petit cour d'histoire métallique : En 1986, des groupes comme Iron Maiden ou Judas Priest sortait leurs albums Somewhere in Time et Turbo qui se démarquaient des autres par un son plus moderne et l'apparition de claviers. Ces albums permettaient à ces formations de rester dans la course face à la concurrence que représentait des groupes de Hard FM ou de Glam Metal. Manowar suivra également cette tendance, ce qui me parait étrange pour un groupe revendiquant jouer du True Metal !

Avec cette production, Fighting the World est clairement plus accessible. Le morceau est correcte mais l'influence Hard FM est bien présente ce qui fait que l'on perd ce coté épique des premiers albums. Et ce n'est pas Blow your Speaker et Carry On qui démentiront mes dires. D'ailleurs comparez le clip de Blow your Speaker avec The Final Countdown de Europe et vous verrez qu'il y a très peu de différence. Je resterai toutefois objectif car j'aime également le Hard FM et ces morceaux sont plutôt bons et entrainants. Je ne reprocherai pas non plus au groupe de tenter quelque chose de différent que ce à quoi ils nous ont habitués.

Et puis le coté épique n'a pas disparu sur cet opus puisqu'il y a Defender, qui date des sessions de Into Glory Ride. Toujours ces magnifiques arpèges et le chant émotionnel d'Eric, on retrouve également une narration du défunt Orson Wells. On pourra aussi citer Holly War précédé d'une introduction ambiante Drums of Doom qui colle carrément bien à l'image du groupe.

On finira par le furieux Blackwind, Fire and Steel, lui aussi précédé de l'intro Master of Revenge carrément flippante. Au programme des centaines de notes de basse, de double grosse caisse et un refrain efficace. Un classique !

En conclusion : Certainement l'album le plus accessible de Manowar. La production et les compositions se veulent plus typés Hard FM laissant ainsi le coté épique un peu en retrait, ce qui n'est pas vraiment ce que votre serviteur attend de nos guerriers. Cependant le skeud reste efficace grâce à de bon riffs, des solos endiablés, des refrains entêtants et cette voix toujours aussi magnifique. Un bon album qui ce différencie des autres.

Top 3 du Flo : Defender, Blackwind, Fire and Steel, Holly War