Un album que j'écoute depuis que j'ai 17 ans - j'en ai 37(+6) aujourd'hui - avec toujours autant d'émotion. Il fait partie de ces albums complétement uniques, même dans la carrière de l'artiste. Un truc ovni, bourré de génie, visionnaire et indémodable, et qui n'aura jamais de semblable. Dans le même esprit unique, le 1er album de Dead can dance, et Pornography de Cure sorti la même année. Rien ne ressemble et ne ressemblera jamais à ces trucs là. Garlands nous transporte dans une atmosphère pots-apocalyptique; il nous plonge dans un mélange de langueur et de rythme froid. Quelque chose d'un autre monde. Profond, obscur, peuplé d'échos. Enveloppant et acéré. La basse de Will Heggie (qui quittera malheureusement le groupe trop vite) contre une boîte à rythme âpre, tranchante, minimaliste. La voix désespérée, hallucinée d'Elizabeth Fraser qui n'avait alors que 19 ans, qui termine chacune de ses phrases par un trémolo dramatique qu'on croit qu'elle va rendre l'âme (c'est dire qu'elle donne tout) se heurte à la guitare saturée, lancinante, entêtante de Robin Guthrie.
C'est violent, ça vient de loin, et ça ne ressemble à rien qui ait existé.