Steve Hackett est un guitariste exceptionnel et depuis quelques années, il explore avec un groupe d’excellents musiciens la musique de Genesis : Roger King, Nad Sylvan s’en tirant magistralement aux voix, que ce soit sur le répertoire de Peter Gabriel ou de Phil Collins…Il nous a donc sorti des albums studio et pas mal de live maintenant. Ses projets se nomment Genesis Revisited. En septembre 2021, il revisite à Manchester le double live Seconds Out, enregistré à Paris en 1976 pour The cinema show et en 1977 au Palais des Sports pour le reste. C’est pour moi, le meilleur live officiel du groupe, tout simplement, époustouflant. Phil Collins y devenait le chanteur pour la 1ère fois en tournée, remplacé à la batterie par Bill Bruford et Chester Thompson. Hackett, estimant ne pas être assez reconnu comme compositeur, quittera le groupe à l’issue de cette tournée et cet album de Genesis sera donc le dernier sur lequel il apparaîtra. Genesis partira en trio vers un répertoire plus pop. Plus de 30 ans après, il décide de le reprendre, chaque titre dans l’ordre, en public, même la pochette s’inspire de celle de l’album d’origine…Là, j’ai beau adorer Hackett, je me suis vraiment demandé l’intérêt de reprendre en concert un album live, même aussi réussi. En écoutant et savourant ce concert, je me suis rendu compte que j’avais eu tort et que l’expérience est vraiment formidable. Ce coffret comprend 2 CD et le Blu-ray du concert accompagné d’un documentaire. Le son comme l’image sont toujours hyper soignés. Le groupe commence par jouer quelques morceaux de la carrière solo de Steve, dont 2 extraits du dernier (très bon) album, Surrender of silence (The Devil’s cathedral et Held in the shadows). Puis arrive la reprise de ce fameux live. Les morceaux sont bien joués dans l’ordre, à partir de Squonk mais pas question de les interpréter note pour note (là, ça n’aurait franchement aucun intérêt). Le groupe s’amuse tout en respectant les morceaux (fabuleux) de cette époque. La version de I know what I like (longtemps un morceau de bravoure de Collins sur scène avec la fameuse danse du tambourin !) est réinventée avec un solo de flûte fabuleux de Rob Townsend qui se permet même de glisser quelques notes de « Jean-Pierre » de Miles Davis ! Avec sur le CD2, 2 morceaux de bravoure, Supper’s ready et The cinema show, 2 énormités qui sont devenus des classiques du rock progressif. Pour finir, le classique mais toujours génial Los Endos, assez différent des versions que l’on connaît, rien de mieux pour achever un concert auquel j’aurais beaucoup voulu assister. Il semble qu’en 2023, la tournée de Hackett qui passe par la France sera centrée sur l’album Foxtrot, ce qui promet là encore un moment passionnant. A l’heure où le trio Collins-Banks-Rutherford a fait en 2022 ses adieux à la scène, avec un Phil Collins très affaibli, le groupe de Steve Hackett est un excellent moyen de continuer à faire vivre cette musique extraordinaire, auprès des plus jeunes par exemple.