Ghostlights
6.8
Ghostlights

Album de Avantasia (2016)

Cet album d' Avantasia est, si l'on en crois ce qui est dit dans le livret, le second chapitre de l'histoire "The mystery of time", la suite donc de l'album précédent.


Si je vous dit ceci, c'est d'abord pour vous expliquer pourquoi il commence aussi bizarrement, sans aucune intro ou au moins un démarrage en douceur comme Toby sait pourtant très bien le faire. Non, là, le premier titre "Mystery of a blood red rose" commence de façon tellement directe qu'on à l'impression que le CD à bugé et qu'il à sauté les 20 premières secondes. Mais non, ceci n'est pas une erreur, c'est parce que c'est la suite de l'histoire, voyez-vous...


Ce petit détail fâcheux n'est pourtant pas bien grave par rapport au reste... car il y auras bien plus de choses chiantes dans cet album... comme par exemple, le nombre de fois où un titre tellement ennuyeux va vous faire décrocher complet, jusqu'à ce qu'un refrain qui pète tout ou un solo qui arrache va venir vous réveiller, et vous faire rappeler que vous étiez en train d'écouter de la musique.
(The haunting, Babylon vampyres, Lucifer, A restless heart blablabla... ) Des titres fantômes qui sont par moments mis en lumières, pour ne pas qu'on passe au travers, bon au moins cela colle avec le titre de l'album me diriez-vous... c'est déjà ça.


Le plus gros problème est que cet album est cruellement inégal. Parmi les titres mauvais le pire est sans doute "Seduction of decay". Tempo lent, notes à rallonges, guitare réduite au plus simple, le symphonique omniprésent mais qu'on entend pas, les chanteurs en manque d'inspiration... tout est fait pour rendre cette chanson pesante, séduisante, mais au final c'est sept minutes de souffrance...


Sur l'un des titres à rallonge " A restless heart and obsidian skies", M. Catley qui d'habitude grâce à son talent était capable de cracher des fleurs en chantant et de nous faire sentir toute son émotion, (comme avant dans Runeway train, The story ain't over,...) nous fait plutôt sentir ici qu'il s'ennuie.


La balade "Isle of evermore" m’agace elle au plus haut point. Déjà parce qu'elle est tout juste belle, ensuite parce qu'elle est parsemé de sons "indus" lourds et chiants alors que du sympho ici aurait été bien mieux choisi, peu importe l'instrument, car cela aurait eu au moins le mérite de mettre le claviériste un peu en valeur, vu qu' on ne le remarque que trop peu dans cet album, un comble pour un groupe de "symphonique metal" ! Mais le pire je crois c'est d'utiliser Sharon Den Adel (la seule voix féminine donc) uniquement dans l'unique balade de l'album. Genre parce que c'est une fille, elle à une jolie voix, elle est sensible, elle est douce et blablabla... non mais NON ! Allez écouter cette même chanteuse dans son groupe principal, vous verrez qu'elle sait aussi faire des voix plus graves, qu'elle sait incarner la force et l'assurance, qu'elle claque tout même dans les rythmes les plus frénétiques... bref pour une chanteuse comme elle, c'est vraiment mal utiliser son talent, je n'ai rien contre les voix féminines douces, mais là il aurait plutôt fallut prendre quelqu'un avec une vraie voix douce, comme Amanda Somerville, Cloudy Yang, ou même Dido tiens, quitte à sombrer dans le cliché, autant le faire bien.


On as aussi une tentative de remake de "Death is just a feeling" carrément ratée, qui porte ici le nom terrifiant de "The haunting", qui a un rapport avec le personnage horrible sur la couverture de l'album. Vous frissonnez d'effroi dès les premières notes ? Cela ne va pas durer. Car le chanteur de Twisted sister ne fait tout simplement pas le poids face à Jon Oliva. Totalement hors de son registre vocal, il essaye de chanter de façon inquiétante pour coller avec l'ambiance de la musique ; en vain, ça ne ferrait pas hérisser un seul poil même à un babouin. Il faut dire que la suave et jeune voix de Cloudy Yang dans les refrains n'aide pas trop à nous faire peur non plus.


Pour ceux qui sont de grands fans des parties symphoniques grandioses telles qu'on les connaissait dans les précédents albums d'Avantasia, vous allez rester ici sur votre faim. Sur les deux seuls titres comportant vraiment des passages symphonique digne de ce nom, (Seduction of decay et Let the storm descend to you), elles sont déjà un peu "fades" par rapport à ce dont on a été habitués, pour le reste, c'est fondu derrière le metal de certains refrains, donc on ne l'entend pas, ou alors c'est quelques notes de pianos à droite à gauche... en fait cet album et beaucoup plus axé metal que tous les autres d'Avantasia. Je ne sait pas si Tobias à voulu renouer avec un public qui se plaignait d'un côté trop "commercial" ou "FM rock sympho" comme c'était un peu le cas sur les albums The Scarecrow ou The wicked Symphony, mais ce qui est sûr c'est qu'on as le droit ici à de bons titres bien power et bien speed, tels que "Let the storm..., Ghostlights, Master of the pendulum, Unchain the light, " et sûr "Babylon vampyres", on as même le droit à de la guitare électrique sans interruption pendant presque 3 min ! Et c'est du Avantasia vouivoui ! Tout les guitaristes s'enchainent, et comme j'ai l’ouïe aussi fine que celle d'un elfe, je peut reconnaitre qui joue quel guitare, alors c'est dans l'ordre : Bruce Kulick, puis Olivier Hartmann, ensuite Sasha Paeth, puis encore Olivier avec Sasha de nouveau. Résultat ? Ben un peu chiant quand même, on as surtout droit à une démonstration de virilité des guitaristes en fait, ça plairas sans doute aux grateux, mais dans l'ensemble ça fait un peu trop, c'est pas comme si ça manquait de solos de guitare dans cet album.


Au niveau du chant, c'est moyen, trop de chanteurs ont des voix trop similaires ici, Tobias aurait pu faire un meilleur choix car quand chaque chanteur incarne un personnage de l'histoire, il faut mieux pouvoir les différencier facilement.
Bon pour Jorn Lande et sa voix bien Hard-rock, pas de problème, Herbie Langhans et son timbre grave venu tout droit du futur, pas de soucis, Sharon non plus, normal puisque c'est la seule voix féminine du groupe, mais le reste, les trois : Ronnie Atkins, Robert Mason, Dee Snider, se ressemble bien trop, Geoff Tate, lui, est carrément le clone vocal de Micheal Kiste. Tobias essaye bien de se démarquer dès le début de l'album sur "Mystery of a blood red rose" en adoptant une voix grave jamais encore entendue de sa part, mais vu qu'il la ramène avec sa voix normale sur tous les autres titres, ça change pas grand chose.


Parmi les bons titres, il faut tout de même saluer le bonus-track "Wake up to the moon", l'excellente power : "Unchain the light" où Micheal Kiste se déchaine dans les refrains, et l'originale "Draconian love", d'abord rebutante, puis envoutante. En effet la voix grave et métallique de Herbie contraste tellement avec celle de Tobias que cela donne à la première écoute un effet de fausse note... mais cela va s'avérer finalement magnifique à entendre, une prise de risque originale des plus intéressante, après pas sûr que tout le monde va apprécier ce mélange, mais perso moi j'adore !


Pour conclure, en l'absence de diversités vocales, d'un symphonique très discret qui laisse place au côté power-metal, on s'éloigne bien trop du "style" Avantasia, pour revenir plus à du Edguy... et même si je préfère pourtant le Power-metal à l'Opéra-rock, ce n'est pas ce que j'avais envie d'entendre de la part d'Avantasia, non, avec eux, j’espérais encore plus de rock-sympho, de morceaux FM-tubesques à outrance pour faire du karaoké dans ma voiture, et de longs passages symphoniques beaux à en faire pâlir la perruque d'un chef-d'orchestre...
Normalement, Avantasia c'est le groupe "facile d'accé" que je donne à écouter aux gosses qui découvrent la bonne musique, qui en sont encore au level en dessous (Epica, Nightwish,... ) et qui, quand ils seront gavé d'Avantasia passeront par le Heavy, le Power, le Trash, pour finir par le Prog...


Comme le titre "Seduction of decay (décadence séduisante) " le suggère, le groupe décline, ici, mais cette déclination est tout de même séduisante puisqu'elle se rapproche du côté metal, un côté qui n'est pas dégueulasse à mes oreilles.
Reste à espérer que cette déclination ne deviendra pas une habitude, car l’originalité en pâtira forcément.

Créée

le 4 févr. 2016

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Gwarius68

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