"Feeble Gasp"

Projet monté en 2003 par Mike Thompson et Chris Freeman après le démantèlement de Social Infestation, Withered marque un changement radical de registre, autant musical que thématique, pour le duo qui s’orientait vers un death metal avant-gardiste avec des textes abordant la souffrance humaine sous toutes ses formes.
Leur premier album, Memento Mori (2005), était très prometteur, certes encore un peu maladroit et immature mais cultivant une approche assez originale avec des influences crust et post assez marquées.
Les deux suivants, Folie Circulaire (2008) et Dualitas (2010), sont des albums très aboutis et inspirés. On a affaire à une musique combinant à sa base death metal des éléments venant du black, du crust/grind et même du progressif. J’ai particulièrement aimé les lignes de basse de Mike Longoria, mélodique et régulièrement détachées de celles de la guitare.

Actuellement, Mike Thompson est le seul membre originel restant. Le poste de bassiste est actuellement occupé par Colin Marston (Krallice et Gorguts, notamment).
Le groupe est resté fidèle à Paul Romano pour les couvertures.

Musicalement parlant, je ne sais pas si le recrutement de Marston y est pour quelque chose, mais je trouve que ça ressemble de plus en plus à Gorguts : on a énormément de plans dissonants avec des rythmiques alambiquées, la production et notamment le son de basse sont très proches de ce qu’on entend chez la bande à Luc Lemay.
Du coup, c’est moins accrocheur et mélodieux que les précédents albums. J’ai mis un peu plus de temps à rentrer dedans.

Par contre, on retrouve cette complexité dans l’écriture, cette finesse dans l’exécution avec cette technique hautement maîtrisée mais toujours sobre et jamais démonstrative qui sont des qualités du groupe qu’on appréciait déjà sur les précédents jets.
Grief Relic est un de ces albums qui grandissent au fur et à mesure des écoutes, qui nécessitent de nombreuses écoutes attentives pour être bien compris.

Même si je préférais le style de Mike Longoria, je ne peux nier le grand talent de Colin Marston, qui offre des lignes de basse extrêmement soignées et variées, utilisant les différentes techniques et effets toujours à bon escient, sans jamais devenir trop envahissant.

La ressemblance avec Gorguts est plus frappante, mais Grief Relic demeure un album passionnant, dense et plus concis qu’à l’accoutumée. Une pièce de choix pour explorer les autres possibilités du death metal que le death old school, le mélodeath ou le death purement technique.

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