Après avoir galéré durant quatre ans avec des albums de Hard Rock plutôt moyen, Savatage a fait la rencontre de Paul O'Neill, producteur qui a donné des coups de main à des groupes de Hard américains tels que Metal Church ou Aerosmith. Et alors, tout s'est aligné comme par magie : les riffs, la batterie, la voix, la puissance du Heavy Metal...


Avec Hall of the Mountain King, fini le Hard Rock léger et aussi énervé qu'un chaton qui apprend à sortir ses griffes. Le chaton a grandi et est devenu un tigre féroce aux griffes et crocs de métal. La musique devient plus lourde et agressive, les guitares grondent comme le tonnerre et déchirent le silence comme des éclairs dans la nuit, la batterie martelle le sol avec force et même la basse a droit ses petits moments de mise en avant. Derrière le micro on trouve Jon Oliva (grand frère du guitariste du groupe), avec une voix qui évoque les aigus de Rob Halford et le ton cruel d'Alice Cooper.

Ainsi, toute cette petite bande sortie de Floride nous pond un album de Heavy Metal similaire aux standards de l'époque mais en y apportant un certain panache et une ambiance qui est devenue la marque de fabrique de Savatage puis du Trans-Siberian Orchestra. Mais alors, qu'est ce qu'il a de si exceptionnel cet album ?


Comme dit plus haut, cet album est épique, impressionnant, à certains moments le groupe veut nous plonger dans une symphonie de guitares et de claviers qui sonne presque comme des pièce de musique classique au parfum de fantasy.

La musique classique justement ! Si cet album est du pur Heavy Metal, l'influence de la musique symphonique et des B.O de films est indéniables. Choeurs, claviers, sons de tonnerre et d'explosions, l'envie de créer un hommage à la musique du XIXème siècle se ressent. Le nom Hall of the Mountain King est une référence directe au morceau du même nom composé par Edvard Grieg pour la pièce de théâtre Peer Gynt. Si la chanson titre n'est pas une reprise du morceau en question, la chanson Prelude to Madness en est une reprise écourtée. Et outre cette reprise, d'autres morceaux sont dignes d'immersions dans le monde des symphonies fantastiques : Beyond the Doors of Dark avec ses choeurs et son ambiance mystérieuse, la courte interlude Last Dawn, ou encore Devastation qui clot l'album avec fureur.

Toutefois, les Hard Rock léger des débuts n'est jamais vraiment parti. Certains riffs et soli plus légers s'incrustent dans l'albums et rappellent que l'influence et les sonorités de groupes de ma NWOBHM comme Judas Priest ou Def Leppard.


Pari réussi pour Savatage, puisque la force de leurs idoles compositeurs ont pu les tirés de leur galère. Et cette influence des orchestres sera présente sur tous les albums suivants, sur les excellents Gutter Ballet et Streets: a Rock Opera, ou même sur les albums avec le chanteur Zachary Stevens. Mais malgré leur nouveau départ et leurs concerts accompagnés des grands noms du Metal de l'époque n'ont jamais réussi à les placés au premier plan. Après des albums moyens, des reformations et des changements de line-up, Savatage devient le Trans-Siberian Orchestra, où tout un orchestre accompagne les musiciens de rock, comme pour enfin accomplir les rêves de musique classique imaginés en 1987...


Lourd et impressionnant, Hall of the Mountain King est un album phare de Heavy Metal. Il aura permit à Savatage d'atteindre son plein potentiel, mais aussi d'influencer toute la scène Metal. Power Metal, Metal Symphonique, Metal Progressif, on retrouve ces balbutiements chez Savatage, et malgré le temps qui passe, la bonne musique, elle, est gravé à jamais.


Top 3 : Devastation, 24 hours ago et Hall of the Mountain King

Arthur-Dunwich
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le 23 juil. 2022

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