Surprenant et aventureux... le grand retour de Metallica

Metallica sort enfin son Hardwired…To Self-Destruct. Huit années d’attente depuis Death Magnetic l’album qui avait remis Metallica en selle. Comme toutes les dernières productions du groupe, il n’avait pas contenté tout le monde. La faute à une saturation du son (volontaire) et à des compositions sentant le réchauffé. Pourtant il y avait un net retour à des titres plus fouillés avec des élans trash à l’ancienne et des solos sympas, un chant réussi et une section rythmique pleine de fougue. Pourtant les fans n’avaient pas apprécié cette impression de copier-coller des structures sur le Death Magnetic et attendaient peut être quelque chose de plus surprenant et aventureux. Suprenant et aventureux, ces deux termes conviennent à merveille à notre ressenti à la fin de l’écoute de Hardwired…To Self Destruct.


12 titres pour 80 minutes de musique reparties sur deux disques. Autant de matière, ce n’était pas arrivés depuis Load et Reload, les deux albums conspués de 96 et 97. C’est pourtant à ces albums que l’on pense lors de notre écoute. Et à …And Justice For All (88) et à Ride The Lightning (84). A Kill ‘Em All et au Black Album, mince… il est simple de constater que les Metallica ont bien réécouté leur discographie. La démarche date de la période Death Magnetic (2009) avec la méthode du producteur Rick Rubin à savoir revenir à ses bases quand tout va mal artistiquement parlant. Méthode qui a donné des résultats probants chez AC/DC, Johnny Cash ou encore U2. Mais là où le Death Magnetic faisait réchauffé, ce nouvel album est une découverte à chaque morceau. Une découverte parce que les morceaux sont très évolutifs avec des structures imprévisibles type …And Justice For All. Très inspirées elles oscillent entre lourdeurs, instants calmes et progressions vers d’autres types de rythmiques et de mélodies. Une telle richesse ne s’était pas fait sentir depuis l’album de 1988.
Et cette richesse permet aussi à Metallica de nous livrer des performances très variées. Le chant de Hetfield est le plus intéressant qu’il ait fait depuis les Load. Et l’influence de ces disques se ressent lors de passages mid-tempos qui comptent parmi les meilleurs de cette dernière cuvée. Passages Sabbathiens et noirceur palpable côtoient les passages énervés avec des solos enfin dignes de la réputation de Kirk Hammet. La basse est audible mais toujours en fond. Il est acquis que Robert Trujillo malgré son grand talent est, chez Metallica, un bassiste de session certes actif en live mais en mode yes-man en studio. Une performance discrète mais professionnelle comme à son habitude depuis son intégration en 2003.


Si Hardwired, Moth Into Flame et Atlas Rise ! envoyés en éclaireurs rassuraient sur la forme du groupe et sur la potentielle qualité du disque, ils ne nous dévoilaient pas sa diversité. Chaque titre est en soit une surprise et semble s’inspirer du passé (méthode Rubin donc). La lourdeur très Master of Puppets (Confusion), les trasheries à la Kill ‘Em All (Spit out the Bone, Harwired), les surprises à la Load (Now That We’re Dead, Dream no More), les morceaux à tiroirs style Ride The Lightning (Halo on Fire) et les titres plus carrés à la Black Album (Moth Into Flame, ManUnKind).


Franchement, les déçus (et les partisans) des albums Load, St Anger et Death Magnetic seront rassurés. Hardwired…To Self-Destruct est le meilleur disque des Metallica depuis le Black Album et il rassemble tout ce que l’on pouvait attendre d’eux, sans exagérer. Compositions fouillées et surprenantes (tout en restant du Metallica), chant et instruments au top (à se demander quand même si Lars Ulrich n’aurait pas été aidé par Pro Tool). Et surtout il est utile de le préciser la production de ce disque est au top. Tout sonne bien, rien ne crache et aucun instrument ne fait un son bizarre (St Anger et ses bruits de casseroles…).


Bref, un grand Metallica qui aura une place de choix dans la discographie et qui sera agréable de réécouter pendant les années à suivre. En espérant ne pas attendre huit ans avant un prochain, même si là ça valait le coup.

JonathanManeru
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le 13 nov. 2016

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