Bientôt grand.

Bon, j'vous la fait courte : Don Toliver, natif de Houston et prodige de Mr Travis Scott, a sorti son deuxième projet officiel, Heaven Or Hell . Oui 2ème car avant cela il y eu "Donny Womack" Mixtape sortie en août 2018.

Depuis, Toliver a signé chez Cactus Jack Records, un label fondé par Scott lui-même. Et est également membre des JACKBOYS, mettant en vedette des artistes comme lui, Scott et Sheck Wes entre autres. Et qui ont publié un projet éponyme en décembre 2019, et Toliver y a joué un rôle important en donnant à ce projet un son différent de la plupart des autres projets de trap grand public.
Et bien vous savez quoi? Don Toliver a eu la bonne idée de transporter cette même énergie vers "Heaven Or Hell"

À première vue, Toliver peut ressembler à un autre Scott. Bien que ce ne soit pas la pire des comparaisons, ce n'est pas tout à fait vrai. Tout au long de son projet de 12 titres, Toliver propose une approche plus personnellement mélodique de la Trap, une empreinte, une voix, un son particulier.

Le point culminant d'harmonies mélodiques, de paroles profondes et de 808 percutants sont exactement ce qui est dispersé tout au long de cet album. Don commence l'album avec les chansons sombres "Heaven or hell" et "Euphoria", reflétant les relations passées. Don téléporte son public en enfer avec les morceaux "Cardigan", "Wasted" et "After Party". Sur ces morceaux, les 808 ainsi que les lyrics vantant la drogue, captent vraiment cet élément d'enfer que Toliver semble rechercher.

On continue de voyager à travers les flammes sur les pistes. Mais quand arrive "Can't feel my legs", Toliver nous donne l'impression de planer jusqu'aux portes du paradis, avec ces quelques notes épaisses de synthé à la fin de la chanson. On sort du purgatoire.

Une fois que l'album passe du côté Heaven, les morceaux "Candy", "Company" et "Had Enough" offrent une expérience surréaliste. Sur le 3ème cité, le beat et le chœur donnent l'impression d'être assis sur les nuages. De plus, Toliver répète souvent "Stay awhile" en arrière-plan, ce qui complète parfaitement le thème du Paradis.

Le mal et le bon, ces sentiments sont sans cesses en mouvement sur ce Road trip psychédélique dans lequel le paysage est apparemment magnifique jusqu'à ce que vous vous heurtiez à un évènement inattendu. Prenez "Spaceship", où Don fait appel à son compagnon de label Sheck Wes pour un effet dramatique, son ton agressif contrastant fortement avec la voix d'octave aiguë de Don, la tension qui en résulte vous donne l'impression d'être littéralement entre plusieurs sentiments lourds.

Clôturant l'album avec "No Idea", excellent dernier titre qui finalement, renvoi l'image qu'on peut résister quelque peu au chaos et voir la vie commencer enfin à se stabiliser.

Avec Heaven or Hell, Don Toliver reste pour moi un outsider, et pas encore un "Leader" comme son mentor évidemment. Mais Don a progressé, depuis sa 1ère mixtape, notamment sur son écriture, il y a ici un côté plus introspectif. En ce qui concerne la production, c'est bien mieux aussi que Donny Womack, car surtout, il a maintenant l'équipe d'ingénierie Cactus Jack, avec Mike Dean qui fait toujours un excellent travail.
Alors oui, bien que le projet s'inspire fortement du style de Travis Scott, la haute voix de Don Toliver crée un tout nouveau son tout en rendant hommage à son mentor.
On sent un énorme potentiel artistique ici.
Alors on peut aisément dire que "Heaven Or Hell" est une excellente introduction dans l'industrie.