Avec le recul, HIStory contraste complètement avec les autres albums de Michael par sa noirceur. Certes, on a eu le loup-garou/zombie, le lascar bling-bling, l'homme panthère... mais ici, l'artiste est cette fois représenté par une statue immense de lui qui rappelle celle d'un dictateur (voir le trailer de lancement de l'album assez flippant). Ce culte de la personnalité qui vise à transcender l'homme affaibli qu'il est à l'époque montre que la musique est un refuge dans lequel il pourra devenir tout puissant. Le ciel rouge sang derrière cette statue annonce d'ailleurs l'humeur du King of Pop...


Ça commence par un cri. Scream ouvre le bal et la lueur d'espoir ne sera qu'à la fin avec Smile. Au fil des titres, Michael va s'en prendre tour à tour à la justice (D.S), aux journalistes people (Tabloïd Junkie)... il va tenter d'expliquer pourquoi il est incompris (Childhood) et admettre se sentir abandonné (Stranger in Moscow = un de ses plus beaux morceaux.)
Ce déferlement d’états d’âme et de ressentiment ont quelque chose de dérangeant mais ils ont le mérite nous éloigner des paroles convenues inhérentes au genre musical pour offrir quelque chose de personnel et habité.


Sur l'album rien est à jeter, à part peut-être You are not alone qui est finalement assez peu inspiré face au reste. Michael a toujours su ingérer tous les styles musicaux pour créer un son qui lui est propre. La diversité musicale est incroyable sur HIStory ; on côtoie le hard rock avec Slash qui vient faire coucou dans D.S, Michael se met à rapper dans Money (moyennement concluant), Notorious BIG lui file un coup de flow sur This time around, on lorgne du côté des chants liturgiques avec Pie Jesu/Little Susie, la pop anglaise avec la reprise controversée de Come Together...


J'avais 4 ans quand cet album est sorti et il fait parti des (très) rares souvenirs qu'il me reste de cet époque. Il avait beau être des plus torturés, il n'en restait pas moins une machine à tubes imparables. Abouti autant sur la forme que dans le fond. Beaucoup des opus du King of Pop sont à la fois générationnels et intemporels, et en ça, son Histoire est aussi la notre.

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le 30 août 2018

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