Un quart de siècle de carrière plus tard c’est sobrement que Ice Cube a décidé de nommer son 9ème album solo ‘I Am The West’ avec comme 1er single officiel le titre ‘I Rep That West’, avec une thématique comme ça on pouvait s’attendre à un retour aux sources 100% West Coast comme le demandaient ses fans depuis pas mal d’années, mais comme les précédents projets du vétéran de South Central on a droit à un peu de tout y compris ce qui est à la mode en ce moment. Au final sur les 15 titres il y a seulement une petite moitié qui a vraiment une bonne saveur West Coast, mais venant d’un des premiers artistes de la West à être aller chercher des beats hors de sa frontière ce n’est pas surprenant.
Les 2 premiers singles ‘I Rep That West’ et ‘Drink The Kool-Aide’ sont de bons teasers du contenu global de l’album, Ice Cube ne retrouve pas dans la nouvelle génération de rappeur le même cran que pouvait avoir les anciens et il ne se fait pas prier pour l’exprimer notamment dans le morceau ‘No Country For Young Men’. Depuis le temps on commence à le connaitre notre Don Mega, il aime bien taquiner pas mal de monde et il n’y a pas seulement la New West qui prend quelques attaques frontales, Kanye West, Lil Wayne et Jay-Z aussi, dont le dernier sur le titre ‘Life In California’ (« If Jay-Z can rap talk about the NYC, why can’t I talk about the shit I see. Without Alicia Keys, without going R&B. This ain’t Motown, this is R-A-P »). Ice Cube est une grande gueule on le sait, je préfère quand même ça à des artistes qui ont son statut et qui trouve tout génial dans ce qu’il se fait actuellement juste pour ne froisser personne alors qu’il pense bien évidemment le contraire…
Les 2 fils d’Ice Cube, OMG et Doughboy (ce dernier en référence au personnage incarné par son père dans le film ‘Boyz N The Hood’), sont présent sur le single ‘She Couldn’t Make It On Her Own’ produit par Bangladesh, clairement pas le genre de son que j’espérais sur cet album, et malheureusement pour les 2 petits ils n’ont pas hérité du talent de leur père au même âge. Malgré les quelques égarements qu’on retrouve aussi sur ses 2 dernières sorties, il y a pas mal de morceaux de bonne facture et souvent ce sont ceux qui sonnent le plus West Coast avec les 2 prods du duo Hallway Productionz (Da Beatsmith & Dee Underdue) ‘Too West Coast’ et ‘All Day Every Day ‘, le ‘Life In California’ signé Sir Jinx (avec Jayo Felony et WC en featuring) et la ballade ‘Nothing Like L.A.’ produit par The Fliptones.
Les 2 grosses claques du LP sont livrés par T. Mix qu’on aurait bien voulu avoir du coup sur beaucoup plus de titres, ‘Hood Robbin’ et ‘Your Money Or Your Life’ sont les 2 meilleurs morceaux de cet album. Le reste demandera une digestion un peu plus longue avec 3 à 4 titres qui sont sans aucun doute les morceaux les plus faibles de la discographie d’Ice Cube et qui alourdissent considérablement le niveau global de l’album. Un opus déséquilibré qui ne restera pas dans les mémoires et qui limite la casse avec ces 6 ou 7 titres qui feront quand même plaisir à certains. Cube en met pour tous les goûts car si il sort encore des albums aujourd’hui ce n’est pas seulement pour faire plaisir à ses fans mais surtout pour garder son nom actif dans le rap game, quitte à l’écorcher un petit peu au passage avec l’une des déceptions de cette année…
