Assez surpris d'ouvrir le bal des critiques de cet album sur ce site, considéré comme majeur dans l'histoire de la soul. Moi-même, je n'ai connu l'existence d'Al Green que quand sa musique a déboulé dans Ally Mc Beal. Toujours dans ma Top 10 soul era, j'étais obligé d'en passer par là.
Commençons par parler de cet album. Al Green est passé par différentes périodes, entre soul et gospel. Là, il est sur la soul. Il faut reconnaître que l'univers d'Al Green est très reconnaissable. Une musique très douce, très subtile, des arrangements et une voix sur la même longueur d'onde, le tout travaillé en trio avec Al Jackson, le batteur et Willie Mitchell, le gars qui gère le son (l'importance de ces mecs-là est trop souvent sous-estimée).
On se retrouve nimbé d'une musique ouatée, douce, qui met en confiance, une musique et des paroles qui donnent envie d'aimer.
Mais le tout est vite assez chiant. Le mec ne parle que d'amour guimauve. Alors, je sais que le monde se porterait mieux s'il n'était fait que de cet amour guimauve. Mais là, ça colle aux doigts très rapidement. En tout cas, moi, je ne peux m'intéresser durablement un album qui reste sur cette même tonalité. Il faut un peu d'aspérité, parfois.
Et puis, quand même, quand on connait l'histoire du bonhomme, ses zones d'ombre, parfois très documentées, parfois où le doute peut être entendable, on peut se dire : "mais quelle imposture !". Alors, oui, cet album sort en 1972 et Al Green n'a pas encore de casseroles, ça viendra plus tard. Et ai-je toujours le droit de me comporter en procureur. L'homme, l'artiste, tout ça.