SAVOIR HURLER A S'EN PETER LES TYMPANS OU QUAND DES BRANQUES FONT DE LA MUSIQUE AVEC LE COEUR

HONEY, I'M HOME

I'M BACK BABY ! Oh ça fait du bien d'être de retour ici après plusieurs mois d'inactivités (les vacances), toujours prêt à faire des crititques toutes plus inutiles les unes que les autres! Comment ça s'est passé vos vacances ? Moi j'ai écouté un album pas connu et qu'est considéré par beaucoup comme nul. Bon on passe à la critique.

Vous êtes tous des jaloux.

La bombe est lâché d'entrée de jeu. Non, vous n'aimez pas, et vous savez pourquoi vous aimez pas ? Vous êtes frustrés, vous êtes frustrés de pas réussir à faire un album aussi rageur, poignant et à la fois simple que celui là. Pour vous la musique doit être fait pas des professionnels, qui savent ce qu'ils font et pas des gars qui savent pas gérer une distortion et qui du coup collent des micros tellement proches des guitares que ça sature à mort. Et ça vous savez pas le faire. Vous êtes jaloux parce que vous ne savez plus écrire des morceaux avec des accords basiques sans que ce soit de la pop de merde qui veut rien dire. Les mecs n'ont presque pas de techniques musicale avancée, ils savent jouer de leur instrument sans en faire des caisses, et retrouver une telle pureté dans le jeu vous ne le savez plus. Vous l'avez sû, mais pour vous ça fait "amateur", "pas fini", ou simplement mauvais. Non, le monde est tellement devenu con à force de bouffer de la technicité dans tout les sens que le goût des choses simple à disparu de ce monde musical. Simple certes, mais pas simplistes, car si on s'attache deux minutes à la théorie musicale, utiliser des accords basiques de la guitare semble razoir et rébarbatif, sans aucune originalité. En effet, d'aucun dirait que si Ed Sheeran écrit des chansons faisant tourner quatre accords en boucle c'est nul, et bien un autre qui le fait avec une voix encore plus nazillarde ne peut être qu'encore plus mauvais. C'est tout l'inverse: l'usage fait le talent. L'introduction de l'album repose sur trois accords, maximum. Et c'est bien, pas besoin de plus. Trois accords bien effectués valent mieux que 17 accords sans âmes. La comparaison avec Polyphia me semble hasardeuse, mais vous allez comprendre: d'un côté, trois accords, plaqués, avec une rythmique sympathique et des paroles étranges, mais une mélodie à toute épreuve, qui rentre dans le crâne, et qui n'est absolument pas mauvaise pour autant. De l'autre, Polyphia, groupe de math rock ou aucun n'accord ne se répête, avec des signatures rythmiques hasardeuses et extrêmement complexes. Les deux sont très bons dans leurs genres, l'un et technique l'autre non. Sauf que la technique ne fait pas tout, et parfois je m'emmerde plus avec une chanson qui fait trois minutes mais avec 24 accords, qu'une chansons de 8 avec quatres accords. La technique est bien mais la technique pour la technique, bien qu'un certain intérêt puisse être trouvé, ne vaut rien si une certaine âme n'y est pas, une certaine envie de raconter quelque chose.

Savoir raconter

Jeff Mangum la tête pensante du groupe sait ce qu'il raconte, il sait ce qu'il veut faire et le fait sans concession. Raconter une histoire d'amour, parler de voyage dans le temps, de la mort, de la montée du nazisme, de garçons à deux tête, de sexe, de tout il en à rien à faire, et il sait où il veut aller. Alors ça nous perd, autant que la musique vient nous perdre aussi. Le mélange Folk Carnavalesque et Punk sous acide nous pousse à décaler la frontière de notre compréhension du monde musical. Faire du Punk à la cornemuse c'était innatendu en 98, ça l'est encore aujourd'hui. Raconter une histoire en musique, c'est parfois assez compliqué. Il existe plusieurs méthodes d'écriture qui peuvent être visible, j'en donnerai trois exemple. Le premier c'est de raconter une histoire via directement la musique, comme une bande son de film, celui qui me vient indubitablement à l'esprit c'est "Lift Your Skinny Fists" de Godspeed You ! Black Emperor, qui est un chef d'oeuvre de musique visuelle comme on n'en fait plus. Chaque section raconte quelque chose, il n'y a qu'à voir la première track de l'album "storm" qui nous raconte, et bien, un orage, simplement, mais que l'on peut aussi interpréter comme étant une métaphore d'une réunion populaire n'allant pas à son but, pour au final continuer dans un monde capitaliste où les individus sont aussi remplaçables que des machines. Le deuxième exemple est de raconter une histoire à travers du texte, et là "The lamb lies down on Broadway" en est le parfatit exemple, un texte long, réparti sur un double album, raconté comme une histoire sans fin. Et le troisième exemple qui me vient à l'esprit c'est l'usage des interludes qui cassent complètement le côté musical de l'album pour venir de but en blanc raconter l'histoire, comme Stupeflip le fait très bien dans "The Hypnoflip Invasion". Je pense que Jeff Mangum au contraire, applique une méthode d'écriture mélant à la fois celle de Fish, donc des textes plutôt riches et long, à celle d'une chanson plutôt classique, c'est-à-dire des morceaux relativements cours. L'instrumentation n'est donc pas source de conte, mais bien soutient à la musique lorsque les morceaux sont chantés. Et lorsque l'intrsumentation est seule, cette fois elle raconte une histoire. Par exemple, [Untitled] qui suit Ghost, peut faire référence justement à ses âmes qui s'enfuient vers le ciel et l'au-delà (la cornemuse étant utilisée dans les enterrements peut y faire référence). En outre, une musique qui raconte quelque chose vaut, je pense, peut être plus qu'une musique qui n'a rien à raconter, et qui, pour garder un certain intérêt, se cloître dans une branlette technique assourdissante: d'aucun dirait que Steven Wilson est un jour tombé dans cet écueil, comme beaucoup d'autres groupes de prog avant lui. La technique c'est bien, savoir en faire usage c'est mieux.


Apparté : j'en profite aussi pour dire que j'ai fait de la musique et que j'ai sorti une compilation de différents morceaux que je gardais avidemment pour moi sur mon ordinateur. Si jamais vous souhaitez y jeter un coup d'oeil, n'hésitez pas à m'en faire des retours chers amis de Senscritique, j'y préterais une oreille attentive. Si vous voulez l'écouter, le lien est directement sur mon profil Senscritique (pour les nouveaux cliquez sur mon pseudonyme et la page devrait apparaître). Merci, je referme cette parenthèse auto-promo.

Créée

le 17 sept. 2022

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Zoan

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