Infernus
7.6
Infernus

Album de Hate Eternal (2015)

Le voici enfin, un des albums les plus attendus de l’année en death metal : le dernier-né de la bande à Erik Rutan.
Pour ceux qui ne connaissent pas Hate Eternal – une faute impardonnable qu’il va falloir corriger illico -, ce combo basé en Floride fait partie de l’élite du style, de ceux qui ont donné un bon coup de pied au cul quand il le fallait à la fin des années 90, histoire de relancer un peu la machine : plus brutal, plus technique, plus rapide que la formule classique et éculée, Conquering The Throne – le bien nommé – est de ces albums qui ont fixé les nouveaux codes du death metal, tel qu’on le connaît actuellement.
Par ailleurs, Hate Eternal a vu passer en son sein quelques musiciens prestigieux : Doug Cerrito (ex-Suffocation), Tim Yeung (ex-Morbid Angel), Shaune Kelley (ex-Ripping Corpse, premier groupe de Rutan), le batteur de génie Derek Roddy (une chiée de groupes), Eric Hersemann (Gigan), Alex Webster (Cannibal Corpse) et le regretté Jared Anderson notamment.
Le line-up actuel comprend J.J. Hrubovcak (frère de Mike, vocaliste chez Monstrosity, Divine Rapture et Vile notamment) au poste de bassiste et Chason Westmoreland (batteur live pour The Faceless et Fallujah, c’est dire le niveau du mec).


Bon, autant l’annoncer d’entrée de jeu : cet album est un nouveau classique dans la discographie irréprochable de la bande à Rutan, pour moi le meilleur depuis les deux premiers.
Le son est made in Mana Studios, donc impeccable : la section rythmique est surpuissante, entre la batterie qui fracasse à toute vitesse et le son métallique jouissif de la basse ; les lignes de guitare et le chant sont à l’équilibre avec le reste, malgré l’étonnante complexité de celles-ci.
La couverture, réalisée par Eliran Kantor (et non plus par Paul Romano, dommage), est étrangement ressemblante à celle d’un autre album sorti récemment. Mais bon, passons.


Musicalement, Infernus est plus intense, plus inspiré, plus efficace que son néanmoins très bon prédécesseur, Phoenix Amongst The Ashes.
On reconnaît cette patte Hate Eternal inimitable, ce death sombre, brutal et à la vitesse ahurissante, avec ces plans de guitare tortueux enchevêtrés avec génie qui donnent à leur musique une aura des plus imposantes. Même si les premières écoutes laissent l’impression que ça blaste à fond la caisse en permanence, les écoutes approfondies révèleront de nombreux changements de tempo, des ralentissements bienvenus qui aèrent efficacement ce maelstrom de violence.
Au niveau de l’intensité, Infernus se rapproche de Fury & Flames, mais dans une version plus lisible et plus mélodique.
Comment rester de marbre en écoutant les arpèges de The Stygian Deep ou la superbe fin mélodieuse du morceau titre.
Quant à O’Majestic Being…, c’est sans doute le morceau le plus ambitieux, qui clôt idéalement ce nouveau chef-d’œuvre.
Erik Rutan livre quelques excellents solos dont il a le secret, autre marque de fabrique du groupe.


Plus je l’écoute, plus je suis convaincu qu’il s’agit d’un des albums de l’année. Hate Eternal n’a clairement pas déçu, malgré les attentes qu’on pouvait avoir à juste titre.
Excellent à tous les niveaux, ce disque a de très beaux jours devant lui et saura satisfaire durablement l’amateur averti.

Man_Gaut
8
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Créée

le 24 août 2015

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Man Gaut

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