Koxie
2.9
Koxie

Album de Koxie (2007)

Koxie fait partie de ses artistes écoutés par une certaine tranche d'âge. Pour beaucoup d'entre nous elle évoque le titre garçon, écouté pendant ou après les cours d'école. L'homme est souvent condescendant avec ce qu'il était, se pensant dans son présent comme l'ultimatum de sa personne. Il projette donc ce qu'il convient de ridicule sur son passé, englobant les bribes: amis, musiques, passions, vêtements... Je pense que koxie est victime de ce qu'elle incarne comme tous les tubes d'un moment: un souvenir musical. J'explique la note de cette façon.
Ce que j'ai entendu moi, c'est l'œuvre d'une vie. Des paroles empreint de réalisme, d'humour et de dignité. Pour l'anecdote j'avais moi même emprunté le cd avec (qu'on m'excuse) une volonté un peu rigolarde, pour ne pas dire moqueuse. C'est surtout la pochette, coufinée entre deux albums de Kaaris, qui m'a fait rire. Mauvais goût si on n'écoute pas l'album, et pourtant si bien choisie quand on y pense. Koxie se donne sans concession, dans ce qu'elle est réellement. C'est une femme sans artifice. Ni de celle qui se prennent pour des princesses, et surtout pas de ces fausses traînées. Elle a la dignité des putains d'antan. Sa sexualité est vulgaire mais jamais obscène. Provocation sensuelle, féminine, virile. C'est du Mylène Farmer, la spatialité en moins. Ecoutez garçon d'ailleurs. J'ai rarement entendu de chanson si peu féministe. Le loubard qui lui dit « suce moi » et elle qui répond « ok baisse ton froc si t'es cap » j'trouve ça génial , c'est du Eustache craché ! Et a la fin de la musique elle le réconforte et lui fait même un bisous. On est bien loin des furies castratrices que l'on peut lire sur internet ! Puis moi ça me fait marrer les morceaux misandres. Je saisi pas toutes les formes mais respecte totalement la haine des femmes envers les hommes. Moi même je souffre de jouir du double désir charnel et affectif envers l'autre sexe. La réciproque est saine.
Enfin voilà, chaque chansons est un nouveau dévoilement, pudique et affranchi, de sa respectable personne. Celle d'une maman, d'une épouse, d'une fille, d'un besoin de réconfort et de la faiblesse. Koxie est le chant des toutes celles, mais aussi des humains ordinaires. Les personnages ordinaires m'intéresse plus que les hystériques. Du moins l'un n'empêche pas l'autre. J'aime les chapelles villageoises autant que les cathédrales. Les deux méritent le même respect. En parlant de ça, Koxie parle dans presque toutes les chansons de la foi sans jamais parler de Dieu. Comme si IL était trop pur pour être prononcé. Et même dans la dernière chanson, qui est ni plus ni moins qu'une des plus belles Louange adoratrice que j'ai entendu, cela est fait avec pudeur et humilité. Un prêtre que j'ai connu avait ce texte encadré dans son salon : « Ne parles jamais de Dieu, mais vit de manière à ce qu'on t'interroge sur Lui ». Et bien quand j'ai terminé l'album, j’avais envie de discuter avec Koxie de sa foi emplie d'amour et de mystère. D'ailleurs je n'ai même pas saisi qu'elle est sa religion. Une croyance si pure, originelle, est rare.


L'un des plus grands albums funk qu'il m'est était donné d'entendre.

Non-nom
10
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le 29 mars 2018

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Le Cachopo

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