L.A. Woman
8
L.A. Woman

Album de The Doors (1971)


  1. Dernière album studio des Doors avec Morrison. Après avoir posé ses dernières voix, il décide de rejoindre Pamela Courson à Paris, ville où reposent des poètes emblématiques comme Oscar Wilde, Charles Baudelaire ou encore Paul Verlaine. Un signe ? Une conviction de Jim ? Cet album est bel est bien un au-revoir même si John Densmore (Dernière personne du groupe que Jim a contacté) est persuadé qu’il voulait en refaire un autre.


Quoi qu’il en soit, cet album est important pour chaque membre car ils viennent aux racines même du blues, le genre qui les a réunis. Ces sonorités, nous les sentons déjà sur Morrison Hôtel, son prédécesseur, mais à présent c’est clairement assumé : « Nous sommes un groupe de blues blanc ». Mais c’est le premier album qu’ils vont enregistrer seul sans l’aide de l’autre producteur depuis toujours Paul Rotchid, ayant peur du désastre.


Mais les membres ont dû mal à motiver Morrison qui est déjà parti sous l’impulsion de Pamela qui pense que les Doors profitent du talent de celui-ci et qu’il ferait mieux de se concentrer sur la poésie et ses projets de cinéma. Mais une idée lumineuse vient d’éclore dans la tête de Robby, John et Ray et un matin, un bassiste au nom de Jerry Scheff fit son apparition au QG des Doors. Jim est comme un enfant car ce bassiste en question, c’est celui d’Elvis Presley son idole d’adolescence. Maintenant que tout le monde est motivé, l’enregistrement peut commencer.


L’album s’ouvre sur The Changeling, une chanson pas si blues mais très dynamique. On remarque tout de suite la voix nouvelle de Morrison travaillé par la cigarette et l’alcool qui lui donne un air de vieux blues man. « See me change ! » Ce premier morceaux met les pendules à l’heure et prouve que les Doors sont bien de retour.


Love Her Madly est le tube pop de l’album. Formaté pour la radio, cette chanson écrite par Krieger fait référence aux nombreuses disputes qu’il avait avec sa compagne et celle-ci avait un malin plaisir à claquer la porte pour clôturer chaque dispute.


Been Down So Long est la première chanson pure blues de l’album. Elle se veut énergique et simple dans la construction.
On continue sur la lancée blues avec l’hypnotisant Cars Hiss By My Window une reprise de John Lee Hooker. La voix de Morrison est magnifique et la guitare de Robby nous fait planer.


On arrive au chef d’œuvre de l’album :L.A Woman. Ville de décadence et d’excès que Morrison a aimé. Un adieu ? Peut-être, en tout cas le morceau est entraînant et pleins de vivacité. Puis Densmore décide de ralentir le rythme pour arriver un rythme très bas et à Jim de clamer « Mr Mojo Risin’ » son anagramme en référence au Mojo dans le monde du jazz. Puis le rythme s’accélère et au chanteur fou de continuer violemment sa danse. Notre cœur peut lacher à tout moment.


L’America reprend l’un des poèmes de Morrison qui s’apparente à un constat pessimiste des Etats-Unis. La chanson est bonne mais un cran en dessous de tout ce qu’on vient d’entendre avant.


Hyacinth House est la chanson la plus mélancolique de l’album. Ray cite brièvement Chopin et Jim annonce à demi-mot son départ en clôturant le morceau « I need a brand new friend, the end ».
Et on revient au blues avec Crawling King Snake, un blues lourd aux sonorités psychédélique. Un morceau sympathique qu’on écoute et réécoute.


The WASP, autre poème de Morrison, fait référence aux radios mexicaines qu’il écoutait à son adolescence. C’est Densmore qui eut l’idée de la mettre en chanson en voyant tout son potentiel.


L’album se clôture sur Riders On A Storm. Morrison en a fait part aux membres, il quitte les Doors et s’en va pour Paris pour devenir poète. Tout le monde est choqué même si ce n’est pas une surprise. Il est temps d’enregistrer cette ultime chanson qui se glissera à la hauteur de leurs plus grands tubes des premiers albums. La chanson va s’inspirer d’un hymne western de Vaugh Monroe (reprise par de nombreux artistes comme Johnny Cash) « Ghost Riders In The Sky ». L’ambiance y est apaisante avec les doux passages de Ray aux claviers reprenant une nouvelle fois Chopin, Mais cette ambiance est également pesante avec ces grondements de tonnerres qui se rapprochent. Morrison est déjà parti.


L.A Woman est l’album le plus abouti des Doors mais aussi le plus maîtrisé et il entre clairement dans le cercle très fermé des albums de légendes.

PereVinyard
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs albums des Doors, Top 10 Albums, Les meilleurs albums des années 1970, Les meilleurs albums de rock et Les meilleurs derniers albums

Créée

le 22 janv. 2017

Critique lue 623 fois

2 j'aime

PereVinyard

Écrit par

Critique lue 623 fois

2

D'autres avis sur L.A. Woman

L.A. Woman
Docteur_Jivago
10

Mr Mojo Raisin'

Après les Stones, les Doors doit bien être le groupe qui m'a le plus marqué, découvert durant ma tendre enfance grâce aux casettes audio de mon paternel et, en six albums studio, ils ne m'auront...

le 28 juin 2017

43 j'aime

6

L.A. Woman
Krokodebil
10

Motel, money, murder, madness !

Petit matin. La portière de la voiture s'ouvre et s'y engouffre un homme un peu ivre, hirsute. Le soleil de Californie pointe derrière les montagnes une lueur rougeoyante. Les effluves de bourbon et...

le 25 mai 2015

35 j'aime

7

L.A. Woman
Ramblinrose
10

L.A WOMAN : LA VOIX DE LA RAISON

00h25 Une envie folle me prends de l'écouter... Un album de la nuit... Pourquoi pas ! Je me vois bien dans les rues de Los Angeles... Bon ! Finalement, c'est pas mon trip : L.A. vu d'ici c'est nul...

le 2 févr. 2012

27 j'aime

9

Du même critique

Elephant Man
PereVinyard
8

Critique de Elephant Man par PereVinyard

Pendant longtemps j’ai refusé de voir ce film, non pas parce que je pensais que c’était un mauvais film mais je savais qu’il serait terrible à voir. J’ai fini par céder un soir. Un chirurgien...

le 30 janv. 2017

8 j'aime

4

Above
PereVinyard
10

Critique de Above par PereVinyard

Mike McCready (guitariste Pearl Jam) et John Baker Saunders (bassiste The Walkabouts) se rencontrent en cure de désintoxication et sympathisent rapidement. A leur sortie, ils décident de monter un...

le 31 janv. 2017

3 j'aime

Le train sifflera trois fois
PereVinyard
7

Critique de Le train sifflera trois fois par PereVinyard

Étant néophyte dans le genre western, je m'étais surtout arrêté au Leone et donc plus précisément aux westerns spaghettis imaginant les westerns beaucoup trop noirs et lents à mon goût. Et là encore,...

le 31 janv. 2017

2 j'aime

3