Sissoko, Segal, Parisien, Peirani – Les Égarés (2023)


Ils sont quatre, mais on pourrait dire « deux paires », la première se compose de Ballaké Sissoko à la kora et de Vincent Segal au violoncelle, ils ont ensemble enregistré deux albums déjà, « Chamber Music » en deux mille neuf et « Musique de Nuit » en deux mille quinze, il se sont retrouvés également pour un album à quatre « Nocturne » en deux mille vingt et un, avec David Walters et Roger Raspail.


L’autre paire est également à l’as, avec Emile Parisien au saxophone soprano et Vincent Peirani à l’accordéon et à l’accordina, un instrument qui tient de l’harmonica et de l’accordéon, ils ont enregistré ensemble l’album « Belle Epoque » en deux mille quatorze, « Abrazo » en deux mille vingt, et, eux aussi à quatre, l’album « Out Of Land », en deux mille dix-sept, et en quintet l’incroyable « Sfumato » avec Joachim Kühn, Michel Portal et Manu Codjia.


Tous les disques cités au-dessus sont, au minimum, excellents, en tous cas très à mon goût. Celui-ci ne peut être mauvais, car chacun sait qu’un carré l’emporte sur les paires, fussent-elles en nombre. C’est le petit et dynamique label « No Format » qui réunit ce petit monde. La première rencontre entre les quatre s’est déroulée lors du festival des « Nuits de Fourvière », à côté de Lyon, alors que les quinze ans du petit label se fêtaient, en deux mille dix-neuf.


Les quatre étaient réunis, avec d’autres, autour de Vincent Segal qui prêtait son nom. Il était convenu de ne pas jouer avant le concert du soir, pour conserver la spontanéité et le plaisir de la découverte. Mais cela ne se fit pas, le désir était si fort, de propos en instruments imprudemment déballés, presque par inadvertance, les voilà qui improvisent et sont pris dans le tourbillon incessant d’un « bœuf » collectif. Ce jour-là est né le désir de fonder « les Égarés », ce quartet dont voici le premier enregistrement.


L’album est une très belle réussite, mais avant d’aller plus loin il faut prendre garde car le vinyle ne comporte que sept titres, alors que le Cd en contient dix, « Amenhotep », « Esperanza » et « Orient Express » de Joe Zawinul ne figurent en effet que sur la version Cd. Pour ma part je possède la version vinyle avec le reste, mais ces restes-là sont des mets de roi !


Je ne détaille pas plus car l’écoute d’un extrait renseignera assez largement, disons simplement que ces quatre-là se sont bien trouvés et que l’album est réussi d’un bout à l’autre, qu’il est une fête, on y retrouve une très grande complicité, mais cela était joué d’avance, on ressent également le plaisir de jouer ensemble, jusque dans les petits détails.


Par contre il aurait été sympa de la part de No Format de fournir un code de téléchargement pour que les possesseurs du vinyle, qui sont également de braves bougres, puissent écouter les pièces supplémentaires.

xeres
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le 10 mai 2023

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