https://www.senscritique.com/livre/Les_Fleurs_du_mal/critique/76691102


Quand on voit "Fleurs du mal" on a envie d'écouter. Plonger dans une musique "baudelerienne" oui, oui, oui ! Et on a peur, on tremble, on se dit que cela risque d'être difficile, angoissant, triste, déprimant...mais beau, si beau !
Passe le premier morceau somme toute assez réussi comme une introduction, un passage vers un monde que l'on espère !
Passe le dernier, la musique s'arrête, mais où est Baudelaire ?
Franchement on est désappointé, déçu, trompé sur la marchandise.
Les synthés sont tellement mauvais...nous n'irons pas jusqu'à dire "Bontempi". Si, disons-le ! Les synthés sonnent "Bontempi" ! La voix autre ennemi, le chant surjoué...sans grand intérêt mais surtout l'ambiance générale très loin du mythe, de l'écriture, du beau de Baudelaire.


Point de mélancolie, foin de tristesse, des trompettes, des trompettes, des trompettes !


Ont-ils voulu chercher une emphase, une grandiloquence, quelque chose de grand proche des mots de Baudelaire qu'iels ne l'ont pas trouvé. Oui on peut dire que c'est un plantage en regard du défi qu'iels se sont lancés.
Il faut vraiment avoir des c.... Raaaaaaaah...au diable les pointillés des couilles donc...(contrepied !) pour titrer un album : LES FLEURS DU MAL ! C'est tout simplement se mettre une pression phénoménale, un défi musical de cette ampleur ne supporte pas, répétons le, des synthés aussi moyens...toutes ces trompettes...c'en est presque ridicule.
C'est dommage on avait envie d'y croire, de retrouver dans les sons, les mélodies ou leur absence, les rythmes...le rythme des mots magnifiques, la musique des sonnets, la peinture du Monde que le grand écrivain au bout d'un travail acharné put insuffler à son œuvre majeure. Le seul avantage de cet album est de raviver la mémoire. Alors fiévreux on se lève de son canapé et on cherche dans les rayonnages le grand livre, la grande poésie que l'on a oublié. Il est là perdu et un peu poussiéreux. Toutefois on sait sous cet abord d'un misérable bouquin de poche qu'à l'intérieur se trouve un trésor qui coûte bien peu. Patiemment on lit en diagonale et on retrouve certains mots qui à 20 ans nous faisaient vibrer.
C'est une certitude la muse de Charles est divine et celle de Sopor Aeternus est malade, une ennemie !


L’Ennemi


Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
 
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
 
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?
 
– O douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !


Charles Baudelaire

SombreLune
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le 4 déc. 2021

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