Lithopédion
6.7
Lithopédion

Album de Damso (2018)

Quand la saleté entache le renouvellement

Quand Damso se caricature lui-même (sale) ça donne Lithopédion, un album aux sonorités plus diverses, mais au fond toujours exactement le même (bressom). Pendant presque une heure on écoute deux morceaux : les "autotune sale" et les "pas trop autotune nwar" (sale sale). Et vas-y que ça se répète toujours, les titres s'enchaînent sans cohérences, tentent parfois (sale) de raconter une histoire (après le viol et l'inceste, la pédophilie) mais tournent la majorité du temps (j'te gicle dessus) (du sale du sale) sur les mêmes champs lexicaux à savoir : les meufs, les putes, les mères, les teubs, les noirs, la cité, le sale, le sperm, (nwar bressom), je t'aime mais j'te trompe, etc.


Honnêtement on arrive à un moment où je ne comprends même plus (sale) comment on peut prendre plaisir à écouter ça. Si Damso a toujours, et il faut le souligner (sale sale), une palette de flows plutôt sympathiques, il n'évolue pas et reste cantonné aux mêmes thématiques (si on peut appeler ça des "thématiques"). Une redite d'Ipséité version "maintenant j'suis trop populaire, j'peux me la jouer branlette" genre mec torturé (sale) et dérangé (une sorte d'émo rappeur quoi). Mais bon de toute façon y'aura toujours les experts en rap de Twitter et de YouTube pour te dire que c'est génial trop bien trop d4rk.


Le problème c'est que c'est ça le personnage de Damso (sale), un mec sombre au(x) passé(s) douloureux et quand ça ne va pas plus loin le résultat fait que la seule solution envisageable (bressom), c'est la répétition en espérant que le public n'y voit que du feu (et ça marche). Du coup la découverte du premier album (sale) fonctionne bien parce qu'on y découvre le personnage, le deuxième est mieux produit donc ça peut encore passer, mais là l'illusion de changement de style (chattes mouillées) ne marche pas, on tourne en rond. Damso enchaîne les phrases encore et encore, toujours plus sale (sale), toujours plus vulgaire, mais sans mettre un sous-propos intéressant à cette vulgarité (ce que certain rappeur ont pourtant réussis).


Certain parleront de musicalité, qu'il faut écouter Damso "pour la vibe tuvoi ?" (comme si ses instrus étaient du jamais vu, elles sont bonnes mais n'exagérons rien). Personnellement quand l'ambiance est aussi crade (sale sale) et pauvre en renouvellement, ça me fait chier, je préfère aller écouter autre chose, d'autres artistes pas forcément rap, mais qui prennent plus soin de mes oreilles que le rap "bressom" de Damso (sale).


Si y'a bien un mec qui était capable de nous sortir un vrai bon album concept (sale) dans le rap populaire français (francophone) c'est bien Damso, mais non, il préfère jouer à nouveau sur la même corde (C'EST SALE PUTAIN TAS COMPRIS), d'un côté ça se comprend, pourquoi changer un album qui marche ?


Vous pouvez (salement) disliker.

Nicolas_S
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le 14 juin 2018

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Nicolas_S

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