Nina Simone - Little Girl Blue (1959)
Alors que sort une réédition de bonne qualité du premier album de Nina Simone, succédant à une série assez malheureuse, il me prend l’envie de ressortir mon exemplaire de mille neuf cent cinquante-neuf, l’année de parution de ce vinyle. Il est sorti sur « Bethlehem Records » en mono, avec la référence BCP-6028.
Acheté très peu cher à une période plus favorable que celle que nous connaissons désormais, ce n’est cependant pas une toute première édition, cette dernière est en effet sortie au mois de février. On remarque sur la pochette en écriture penchée la mention « Jazz As Played In An Exclusive Side Street Club » qui n’existe pas sur l’ensemble des autres versions, ainsi que, tout en bas, le bandeau « Vivid Sound », qui annonce une avancée technologique au niveau de la qualité sonore. Cette parution date du mois d’août, en lien peut-être avec ce son nouveau, c’est en tout cas le dernier tirage de l’année.
J’ai eu la chance de tomber sur un exemplaire avec très peu de craquements, assez rares et épars. En respectant la notation du guide « Goldmine Record » il serait à mon avis noté VG+. La pochette est également très convenable. Au verso et sur les labels il retrouve son nom d’origine « Little Girl Blue ».
On sait que Nina a eu une excellente formation de pianiste classique et qu’elle aspirait à devenir concertiste, c’était là le but de sa vie. Elle a toujours pensé que c’est sa couleur de peau qui l’empêcha d’accéder à son rêve, elle entretint toute sa vie une rancœur qui la rongea.
Cette injustice trouva néanmoins une compensation grâce au jazz et à la chanson, dont elle devint une interprète extraordinaire. C’est l’album de ses premiers pas discographiques, en compagnie de Jimmy Bond à la basse et d’Albert Heath à la batterie, elle a vingt-quatre ans quand elle enregistre les pistes, nous sommes en mille neuf cent cinquante-sept.
C’est un album essentiellement de reprises, on reconnait « Mood Indigo » de Duke Ellington, « I Loves You, Porgy » de Gershwin, seule au piano « Don’t Smoke In Bed », le blues "Central Park Blues" et le futur succès « My Baby Just Cares For Me » en fin de face une. Grâce à la vente de cet album Nina empocha trois mille dollars, mais surtout commença la brillante carrière que tout le monde lui connait.