Live: Take No Prisoners (Live) par XavierChan
D'un point de vue historique, Take No Prisoners est un monument du rock & roll. Pour deux raisons. La première, un artiste au sommet de son art qui, rappelons-le, est noyé dans l'alcool et les vitamines. Un art fait de contrastes, c'est à dire délaisser complètement l'approche artistique de ses écrits (ou chansons, mais Lou Reed préfère parler d'écriture) pour les narrer dans une autre langue à base de speechs comiques et critiques : pendant la mise en place de Walk on the Wild Side, Lou Reed passe un coucou à Bruce Springsteen qui est dans la salle et insulte copieusement les critiques rock présentes elles aussi. La seconde raison est qu'il représente toute la genèse du personnage de Lou Reed, son histoire, ses errances absolues et sa capacité à s'autodétruire en moins de deux, et surtout, son incroyable relecture free-jazzy de ses morceaux classiques et récemment réalisés.
On peut être d'accord avec ceux qui voient en Take No Prisoners une vague supercherie, un projet comique d'une impertinence inhabituelle à une époque où les stars du rock & roll prenaient soin de polir leur légende. Il divisera, on trouvera le temps un peu longuet (près d'1h40 de concert), on mesurera l'importance d'un tel disque dans la façon d'aborder le live.